Le dirigeant des rebelles hutu rwandais Callixte Mbarushimana, écroué à La Haye depuis janvier, devrait être vendredi le premier suspect de la Cour pénale internationale (CPI) à recouvrer la liberté, en France, les charges pesant contre lui ayant été abandonnées.
"Monsieur Mbarushimana devrait être libéré ce jour et arriver à l'aéroport de Roissy en France aux alentours de 15H50" (14H50 GMT), a annoncé à l'AFP son avocat, Me Arthur Vercken, du barreau de Paris.
La libération du secrétaire exécutif des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) ne sera effective qu'à son arrivée sur le territoire français, le règlement de la CPI prévoyant que les personnes libérées doivent être remises à un Etat ayant accepté de les recevoir.
Callixte Mbarushimana, 48 ans, a choisi de retourner en France où il vivait depuis 2002.Installé à Paris avec sa femme et ses deux enfants, il travaillait comme informaticien jusqu'à son arrestation par la police française le 11 octobre 2010 en vertu d'un mandat d'arrêt de la CPI.
Il reste toutefois poursuivi pour crimes contre l'humanité par la justice française pour son rôle présumé dans le génocide au Rwanda en 1994 au cours duquel environ 800.000 Tutsi et Hutu modérés avaient été tués, selon l'ONU.Il fait également l'objet d'un mandat d'arrêt du Rwanda pour son rôle dans le génocide de 1994.
Ancien informaticien de l'ONU, Callixte Mbarushimana avait également fait l'objet d'une enquête du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) qui n'avait pas cependant donné lieu à un mandat d'arrêt.
La Cour pénale internationale le soupçonnait de crimes contre l'humanité et de crimes de guerres commis en 2009 sur la population civile des Kivus, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).
"Face respectable" des FDLR, considérés comme l'un des principaux fauteurs de troubles dans la région des Grands lacs africains, Callixte Mbarushimana, avait, selon l'accusation, contribué aux crimes de ceux-ci en RDC en menant "une campagne médiatique internationale" par le biais de communiqués diffusés depuis Paris.
Mais les juges de La Haye ont estimé que les éléments de preuve présentés par le bureau du procureur Luis Moreno-Ocampo n'étaient pas suffisants pour permettre la tenue d'un procès et ordonné le 16 décembre sa libération.
Sous le coup d'une interdiction de voyager imposée par les Nations unies, le secrétaire exécutif des FLDR a dû attendre vendredi pour que celle-ci soit levée à New York et pouvoir quitter le centre de détention de la CPI à Scheveningen, dans la banlieue de La Haye, selon son avocat.
Callixte Mbarushimana a conservé le statut de réfugié politique en France dont il bénéficiait jusqu'à son arrestation, a précisé Arthur Vercken.
La justice rwandaise l'accuse de complicité de génocide pour avoir livré des employés du Programme des nations unies pour le Développement (PNUD) qui l'employait à Kigali lors du génocide de 1994.
Le procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo a jusqu'à mardi pour demander aux juges de la chambre préliminaire de l'autoriser à faire appel sur le fond.
"Nous allons le faire et si notre demande est rejetée, nous rassemblerons d'autres éléments de preuve contre lui", a assuré à l'AFP Pascal Turlan, conseiller au bureau du procureur de la CPI.
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