Attaque en Guinée-Bissau: des représailles évoquées pour un policier abattu

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BISSAU (AFP) - (AFP)

Un commandant de police bissau-guinéen abattu cette semaine à Bissau a été victime de représailles d'agents de sécurité qui le rendaient responsable de la mort d'un des leurs lors de la recherche de suspects de l'attaque du 26 décembre, a indiqué jeudi un responsable gouvernemental.

Ce commandant, le major Yaya Dabo, un des suspects traqués, a été abattu le 27 décembre devant un commissariat de Bissau alors que, selon un témoin et des organisations de la société civile, il allait se rendre aux autorités.Les ONG ont dénoncé "un assassinat".

Lors d'une conférence de presse, Jaime José Nhaté, chef de cabinet du ministre de l'Intérieur, a confirmé le projet de reddition du suspect par l'intermédiaire d'ONG et fourni les premières explications officielles sur les circonstances de sa mort.

"Le ministère de l'Intérieur a été saisi par des organisations de la société civile de la présence dans leurs locaux du major Yaya Dabo et de son intention de se rendre aux autorités (...) Des mesures ont été prises pour que l'intégrité physique de M. Dabo soit garantie.Deux agents de sécurité non armés ont même été détachés pour assurer la sécurité" du véhicule devant le conduire "à la prison du 2e arrondissement" de Bissau, a déclaré M. Nhaté.

Selon ce responsable, "les agents de sécurité (avaient) reçu l'information qu'il (Yaya Dabo) était l'auteur de la mort par balle de leur camarade, tué lors de l'opération" de traque de fugitifs dans la nuit du 26 au 27 décembre "dans la résidence" d'un député également considéré comme suspect et recherché. A l'arrivée de Yaya Dabo au commissariat, "les agents en faction ont encerclé la voiture dans laquelle il se trouvait.Il a été mortellement atteint de plusieurs balles", a-t-il expliqué.

Lors de la même conférence de presse, le ministre de l'Intérieur Fernando Gomes a assuré que le calme était revenu en Guinée-Bissau, et que "la situation (est) sous contrôle" après cette attaque de militaires mutinés ayant visé le siège de l'état-major et deux unités de l'armée. "Les citoyens peuvent circuler librement et vaquer à leurs occupations quotidiennes.La situation est redevenue normale", a affirmé M. Gomes.

La recherche des suspects, lancée dès le 26 décembre, se poursuivait, a affirmé jeudi à l'AFP le capitaine Vilela Carlos, du service de renseignements militaires. "Beaucoup de suspects sont en fuite.Donc, pour être rassurés, il nous faut les arrêter tous", a-t-il dit.Des civils figurent parmi les personnes recherchés, "mais nous n'en avons pas encore arrêté un seul.Ceux qui nous préoccupent, ce sont ceux qui ont des armes", a-t-il précisé.

Jeudi, 25 militaires dont le chef de la Marine José Américo Bubo Na Tchuto, détenus pour leur implication présumée dans l'attaque, ont été présentés à la presse à Mansoa (60 km au nord de la capitale) et Bissau. A ces 25 détenus, s'ajoute au moins un officier, le général Watna Na Lai, blessé et admis à l'hôpital.Son arrestation avait été annoncée à l'AFP par un responsable de l'armée en même temps que celle de M. Bubo Na Tchuto.

Auparavant, l'armée avait saisi dans un quartier du nord de Bissau une importante quantité d'armes et de munitions, lors de perquisition aux domiciles de deux militaires mutinés détenus.

Ex-colonie portugaise, la Guinée-Bissauest confrontée depuis son indépendance, en 1974, à des violences récurrentes dans lesquelles les soldats sont des acteurs importants.

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