Les forces de sécurité au Nigeria étaient en état d'alerte mardi après les menaces proférées par la secte islamiste Boko Haram contre les troupes gouvernementales et les chrétiens vivant dans le nord majoritairement musulman.
Tard dimanche, Abul Qaqa, qui s'exprime régulièrement au nom du groupe accusé d'avoir mené de nombreuses attaques meurtrières, a déclaré que Boko Haram donnait "un ultimatum de trois jours aux chrétiens pour quitter le Nord du Nigeria".
Il a aussi prévenu que la secte combattrait les troupes gouvernementales dans des zones où l'état d'urgence a été décrété après une récente vague d'attentats.
Les autorités ont indiqué ne pas prendre au sérieux ces menaces mais avoir tout de même pris des mesures préventives.
"Bien que nous considérions la menace de Boko Haram dépourvue de tout fondement, sur la base des informations de nos (services de) renseignements, nous sommes en alerte pour parer à toute éventualité", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police, Yemi Ajayi.
"Nous avons mis en place certaines mesures pour que les gens soient plus en sûreté, où qu'ils vivent", a-t-il ajouté.
Le conseiller national à la sécurité Owoye Azazi a lui été cité dans les médias locaux mardi affirmant : "Je peux vous assurer que les forces de sécurité sont à la hauteur" du défi.
Le responsable de Boko Haram avait fait son annonce lors d'une audio-conférence avec des journalistes.Boko Haram semble divisé en plusieurs factions et d'autres individus ont déjà par le passé affirmé parler au nom de la secte.
Le président Goodluck Jonathan a décrété l'état d'urgence ce weekend dans plusieurs zones du Nigeria où les attaques de la secte ont fait des centaines de morts ces derniers mois.
Le chef de l'Etat nigérian avait également annoncé samedi la fermeture des frontières avec le Niger, le Tchad et le Cameroun pour empêcher les "terroristes" de fuir après des attaques de Noël qui ont fait 49 morts et ont été revendiquées par le mouvement islamiste.
Mais le Niger a dit mardi ne pas être "officiellement" saisi d'une prochaine fermeture de la frontière avec le Nigeria et a assuré que la sécurité était déjà renforcée dans la zone frontalière.
"L'annonce de la fermeture des frontières n'a pas été officialisée", le Nigeria "ne nous l'a pas officiellement notifiée", a déclaré sur la radio publique le ministre de l'Intérieur, Abdou Labo.
"Nous avons déjà à notre niveau pris des dispositions.Il y a une quarantaine de jours nous avions envoyé des renforts qui sont encore à Zinder, Maradi (sud nigérien) et Diffa (est), où des renforts de la Garde nationale, de la police et des unités spéciales ont été envoyés", a-t-il affirmé.
La fermeture de la frontière Niger-Nigeria, longue de quelque 1.500 km, qui aurait de lourdes conséquences économiques pour le Niger, n'était toujours pas effective mardi, selon des sources locales.
Le Nigeria est le pays le plus peuplé d'Afrique avec 160 millions d'habitants dont à peu près autant de musulmans, majoritaires dans le nord, que de chrétiens, plus nombreux dans le sud.
Des représentants chrétiens ont menacé de se défendre ou de répondre en cas de nouvelles attaques.
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