Nigeria: deuxième jour de grève générale, des manifestants dispersés dans le nord

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LAGOS (AFP) - (AFP)

Des milliers de manifestants ont été dispersés mardi dans le nord du Nigeria et des barrages ont été érigés dans la capitale économique Lagos, au deuxième jour d'une grève générale contre le doublement des prix du carburant dans le pays, principal producteur africain de pétrole.

Au moins six personnes ont trouvé la mort lundi lors de heurts parfois violents avec les forces de l'ordre dans ce pays, le plus peuplé d'Afrique (160 millions d'habitants), en proie depuis plusieurs semaines à la recrudescence d'attaques islamistes contre les chrétiens.

Des dizaines de milliers de manifestants avaient défilé lundi dans les principales villes du pays.Mais la journée de mardi semblait moins violente.

La police a toutefois lancé des grenades lacrymogènes et a tiré en l'air mardi à Bauchi (nord) pour disperser des manifestants.Selon Lawanti Maleka, un habitant de la ville, "jusqu'ici aucune victime ou arrestation n'a été signalée".

 A Lagos, des jeunes ont érigé mardi matin des barrages avec des pneus enflammés sur les principaux axes routiers, jetant des pierres sur les rares véhicules qui passaient et tentant au passage d'extorquer de l'argent aux conducteurs.

Environ un millier de personnes ont commencé à manifester, aux rythmes de l'afrobeat, un genre musical très populaire dans le pays.Certains portaient une réplique de cercueil portant l'inscription "Badluck" (malchance), détournant ainsi le prénom du président nigérian Goodluck (bonne chance) Jonathan.

"Nous ne suspendrons pas la grève avant que le gouvernement n'écoute la voix de la raison et revienne sur sa décision", a indiqué Daniel Ejiofor, un des manifestants."Nous appelons les Nigérians à persévérer car la victoire est au bout", a-t-il ajouté.

Dans une autre partie de cette mégalopole, les commerçants ne se sont pas rendus au marché, de peur de se faire voler.

 La circulation automobile était faible, les quelques taxis en activité avaient accroché des branchages sur leur capot pour signifier leur solidarité avec les manifestants.

Les syndicats exigent que le gouvernement rétablisse les subventions dont la suppression, le 1er janvier, a entraîné une brusque hausse des prix de l'essence qui affecte la plupart des Nigérians, tant pour les transports que pour l'alimentation des générateurs d'électricité.

Production de pétrole pas affectée

Le litre à la pompe est ainsi passé du jour au lendemain de 65 nairas (0,30 euro) à au moins 140 nairas alors que la majorité des 160 millions de Nigérians vivent avec moins de deux dollars par jour.

Mais si l'activité était largement à l'arrêt dans les grandes villes, la production de pétrole, 2,4 millions de barils par jour, n'avait pas été affectée lundi par la grève, selon des responsables du secteur.

Cette grève générale illimitée, accompagnée de manifestations de masse, intervient sur fond de violences interconfessionnelles dans ce pays dont la population est répartie à parts égales entre musulmans, majoritaires dans le nord, et chrétiens, vivant surtout dans le sud.

 Depuis les sanglants attentats du jour de Noël qui avaient fait au moins 49 morts, six nouvelles attaques contre des chrétiens ont fait plus de 80 morts, faisant craindre une "guerre des religions" dans le géant démographique de l'Afrique.

La majorité de ces raids ont été revendiqués par Boko Haram, un groupe islamiste qui réclame l'application de la charia (loi islamique) dans l'ensemble du pays.

 Ce mouvement a revendiqué des liens avec les milices Shebab somaliennes, affiliés à Al-Qaida.Et pourrait, selon plusieurs spécialistes, s'être rapproché d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), particulièrement actif dans la bande sahélienne.

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