Des milliers de Bissau-Guinéens en larmes, beaucoup vêtus de blanc, ont accueilli samedi à Bissau la dépouille mortelle de leur président Malam Bacaï Sanha, décédé le 9 janvier en France à l'âge de 64 ans, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le cercueil contenant le corps du président Sanha a été transporté dans la capitale bissau-guinéenne par l'avion présidentiel du Sénégal, pays voisin.
L'appareil s'est immobilisé peu après 15H30 locales (et GMT) sur le tarmac de l'aéroport, où l'attendaient plusieurs centaines de personnes, dont le chef de l'Assemblée nationale et président par intérim, Raimundo Pereira, le Premier ministre Carlos Gomes, des ministres, hauts responsables militaires, diplomates.
L'émotion était perceptible dans la foule à la sortie de l'avion de la Première dame, Mariama Mané Sanha, vêtue de blanc - couleur symbolisant le deuil chez les musulmans -, en agitant en direction de l'assistance un foulard également blanc.Elle a été suivie de trois de ses enfants, en costumes sombres.
Les sanglots se sont mués en cris à l'apparition du cercueil, rouge, recouvert du drapeau national bissau-guinéen.Il a été déposé sur un véhicule découvert de l'armée, qui a doucement défilé devant les autorités avant de partir en convoi, toutes sirènes hurlantes, vers la résidence privée de M. Sanha, dans le centre-ville, à une dizaine de kilomètres là.
Le cortège funéraire roulait lentement, au milieu d'une marée humaine, de toutes les couches sociales, beaucoup vêtus de blanc, la majorité en pleurs, scandant: "Mambas, gloria!", "Paradis pour Mambas" - Mambas étant le surnom affectueux de Malam Bacaï Sanha.
"C'est incroyable, je n'avais jamais vu ça!", a lancé un adulte, ému.
Selon le programme officiel, le corps du président Sanha demeurera à sa résidence privée jusqu'à 20H00, puis sera transporté au siège de l'Assemblée nationale où une chapelle ardente sera dressée.
Il aura droit dimanche matin à des hommages officiels en présence de cinq présidents, dont celui du Sénégal Abdoulaye Wade, selon une source officielle.
La dépouille mortelle de M. Sanha sera ensuite amenée à Fortaleza d'Amura ("forteresse d'Amura"), garnison construite par les Portugais à l'époque coloniale, où son inhumation est prévue à partir de 15H00.
M. Sanha est décédé d'une maladie qui n'a jamais officiellement été révélée.Il avait élu en juillet 2009 à la tête de son pays, comptant aujourd'hui quelque 1,5 million d'habitants, sans grands moyens et fragilisé par le narcotrafic.
Depuis son indépendance, en 1974, cette ex-colonie portugaise est confrontée à une instabilité politique et militaire dans laquelle l'armée joue un rôle prépondérant.
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