Deux jeunes Marocains au chômage ont tenté de s'immoler par le feu mercredi à Rabat et sont à l'hôpital à Casablanca, mais ils "sont hors de danger", a appris l'AFP vendredi de source hospitalière.
"Les deux hommes, dont un est brûlé au deuxième degré, sont toujours soignés dans les services de l'hôpital mais leur vie n'est pas en danger", a indiqué un infirmier de l'établissement au journaliste de l'AFP qui n'a pas été autorisé à se rendre auprès des blessés.
Ce type d'action s'est répandu ces derniers temps dans les pays d'Afrique du Nord depuis l'immolation d'un protestataire tunisien en décembre 2010, qui avait déclenché le "printemps arabe" en Tunisie, puis en Egypte et en Libye.
Une vidéo diffusée sur internet et les réseaux sociaux montre cinq hommes s'aspergeant d'essence pendant un sit-in de diplômés au chômage qui poursuivent une grève dans une annexe du ministère de l'Education nationale, dans le centre de la capitale.
Cependant, le feu n'a pris que sur deux des grévistes qui ont été aussitôt soignés dans un hôpital de la capitale.De là, ils ont été transférés dans un centre hospitalier à Casablanca (80 km au sud de Rabat) en raison de la gravité des brûlures de l'un d'eux, selon leurs proches.
Mouhammed Zeidoun, la trentaine, marié avec un enfant, est détenteur d'un "master universitaire", a indiqué l'un de ses proches à l'AFP.
L'autre, Mohammad Haouass, est âgé d'une vingtaine d'années, selon un responsable d'une coordination de diplômés sans emploi.
La vidéo montre deux hommes sautant d'un mur de l'annexe du ministère pour essayer de prendre de la nourriture --déposée sur le sol pour aider les grévistes à poursuivre leur sit-in -- alors que des policiers tentent de les arrêter matraque en l'air.La vidéo les montre ensuite transformés en torches humaines.
Une responsable de la "coordination" de ce mouvement de chômeurs, qui répond au nom d'Asma, a affirmé qu'une centaine de personnes se trouvaient encore vendredi dans l'enceinte de l'annexe de l'université où ils poursuivaient leur sit-in.
Des milliers de Marocains, détenteurs de diplômes et sans emploi, manifestent presque quotidiennement depuis des années pour obtenir un emploi dans la fonction publique.
Le nouveau Premier ministre, l'islamiste Abdelillah Benkirane, a promis d'examiner rapidement leur cas qui pèse sur le climat social alors que le précédent gouvernement s'était engagé l'an dernier dans un processus d'intégration de 4.300 "diplômés chômeurs" dans l'administration.
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