De nouvelles explosions et des tirs ont été entendus dans la nuit de lundi à mardi à Kano, la capitale du nord nigérian musulman où des attaques menées par la secte islamiste Boko Haram ont fait 185 morts vendredi.
Une quinzaine d'explosions et des tirs ont retenti en provenance d'un quartier où est installé un poste de police mobile, a constaté un journaliste de l'AFP.Aucun bilan ni précisions sur ces violences n'étaient disponibles dans l'immédiat.
"J'ai été réveillé par des explosions et des tirs en provenance du poste de police mobile en face de chez moi", a déclaré de son côté à l'AFP un habitant joint au téléphone, ajoutant que les tirs et explosions avaient duré plusieurs minutes.
"C'était terrifiant...C'est trop dangereux de sortir, en plus il y a le couvre-feu", a-t-il ajouté.
Vendredi, des attaques coordonnées contre les symboles du pouvoir à Kano ont fait 185 morts, dans l'assaut le plus meurtrier mené à ce jour par Boko Haram, a indiqué lundi la police nigériane.
Ces attaques conduites après la prière du soir ont visé, selon la police, une école secondaire catholique pour filles, un quartier général de la police, des commissariats, ainsi qu'un immeuble de la police secrète et des bureaux de l'immigration.
"Les chiffres dont nous disposons indiquent que 29 policiers, 3 officiers SSS (services secrets), deux officiers de l'immigration et un total de 150 civils ont été tués par les extrémistes", a déclaré le chef de la police Ibrahim Idris, ajoutant ensuite qu'un officier des douanes était décédé, portant à 185 le nombre des morts.
Kano a été frappé au terme d'une interminable série d'attaques contre des chrétiens dans le nord majoritairement musulman du pays, après de meurtriers attentats qui avaient fait 49 morts le 25 décembre près de la capitale fédérale Abuja.
Le chef de la police a souligné que cinq kamikazes figuraient parmi les assaillants à Kano, précisant que la police a également découvert "dix différents types de véhicules (...) chargés d'explosifs artisanaux dans différents endroits" de Kano.
"Parmi les cibles visées simultanément, il y a eu un quartier général de la police (qui supervise les opérations dans plusieurs Etats) où trois kamikazes ont foncé avec leur véhicules sur la barrière et activé une bombe qui a détruit une partie du bâtiment", a déclaré M. Idris.
Dans une autre attaque, deux kamikazes ont attaqué le QG de la police de Kano mais ils ont rencontré une résistance acharnée des policiers avant d'activer leur charge explosive.
Le chef de la police a ajouté que les assaillants parlaient le haoussa, avec l'accent typique du nord-est du Nigeria où opère Boko Haram, ainsi que des langues parlées au Tchad voisin.
Vendredi soir, plusieurs bombes avaient explosé et des affrontements à l'arme à feu avaient eu lieu pendant plusieurs heures lors de ces attaques qui ont secoué Kano, seconde ville du pays avec 4,5 millions d'habitants.
Selon des témoins, plusieurs assaillants portaient des uniformes de la police.
Un porte-parole de Boko Haram a revendiqué ces attaques dans un journal, expliquant que le groupe avait agi en représailles au refus du gouvernement de libérer plusieurs de ses membres emprisonnés.
Le président Goodluck Jonathan s'est rendu sur place dimanche et a promis que la sécurité allait être "renforcée" dans la ville ainsi que dans d'autres parties du pays, affirmant que plusieurs suspects ont été arrêtés.
"Ne lancez pas de représailles, ne cédez pas à la vengeance, protégez vos voisins!", a lui imploré le Prix Nobel de littérature, l'écrivain nigérian Wole Soyinka.
Le président Jonathan est confronté à la pire crise qu'il ait connue depuis son accession au pouvoir en avril.
Les violences font en effet craindre une guerre civile dans le pays le plus peuplé d'Afrique et premier producteur de pétrole du continent, également touché par un fort mécontentement social.
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