Les autorités tanzaniennes ont libéré mardi l'un des principaux opposants burundais, Alexis Sinduhije, arrêté à Dar es-Salaam il y a deux semaines sur demande du parquet burundais, puis l'ont expulsé vers l'Ouganda d'où il était venu, ont déclaré des responsables et son avocat.
"Nous venons de l'apprendre, les autorités tanzaniennes n'ont pas voulu donner suite à notre demande d'extrader Alexis Sinduhije vers le Burundi et ont préféré l'expulser vers l'Ouganda ce matin", a annoncé à l'AFP un haut responsables des services de sécurité burundais, sous couvert d'anonymat.
"A l'heure qu'il est, Sinduhije est déjà arrivé en Ouganda par un avion qui a quitté Dar es-Salaam tôt ce matin (mardi)", a-t-il poursuivi, assurant "regretter un geste inamical de la part d'un pays voisin, qui s'était engagé à nous aider à lutter contre tous les fauteurs de trouble".
L'information a été confirmée par des sources policières tanzaniennes et par l'un des avocats de M. Sinduhije, Me Bernard Maingain, joint par téléphone mardi à Bruxelles par l'AFP.
"Je suis heureux de confirmer que mon client, Alexis Sinduhje, a été libéré tôt ce matin, mais je ne suis pas autorisé à vous dire où il se trouve pour le moment pour des raisons de sécurité", a déclaré Me Maingain.
Selon cet avocat belge, l'un de ses confrères tanzaniens avait déposé lundi une requête pour obtenir sa libération "pour vices de procédure", mais la police a préféré le libérer avant le débat prévu devant le juge.
La police n'a pas notifié les raisons de son arrestation et n'a pas présenté l'opposant burundais devant un juge dans les 48h suivant son arrestation, comme le prévoit la loi tanzanienne, a-t-il précisé.
Ancien journaliste, Alexis Sinduhije est à la tête du parti d'opposition Mouvement pour la solidarité et le développement (MSD).Il avait fui le Burundi après la contestation des élections générales de 2010 par l'opposition, et des violences qui s'en sont suivies.Il vit en exil en France.
La multiplication des violences au Burundi fait craindre à de nombreux observateurs une reprise des hostilités à plus grande échelle dans ce pays marqué par une longue guerre civile qui a fait près de 300.000 morts entre 1993 et 2006.
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