Des milliers d'Egyptiens à Tahrir pour le 1er anniversaire de la révolte

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LE CAIRE (AFP) - (AFP)

Des dizaines de milliers d'Egyptiens ont commencé de se rassembler mercredi matin sur place Tahrir, au Caire, à l'occasion du premier anniversaire du début de la révolte qui a renversé le président Hosni Moubarak.

Islamistes, libéraux, partisans de gauche et citoyens ordinaires se pressaient sur la place symbole de la révolution, au centre du Caire, après une nuit de fortes pluies saluées par beaucoup comme un bon présage.

Les manifestants brandissaient des banderoles aux multiples messages, reflétant leurs désaccords sur ce que cette journée devait symboliser.

Les Frères musulmans, qui dominent le nouveau Parlement, étaient présents pour célébrer le premier anniversaire d'une révolte populaire qui a abouti au départ, le 11 février, du président Hosni Moubarak.

Mais plusieurs autres groupes, dont des mouvements pro-démocratie qui étaient les moteurs de la révolte, ont affirmé être là pour poursuivre leur révolution inachevée et demander le départ du Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirige l'Egypte depuis la démission de M. Moubarak.

"Célébration du premier anniversaire", pouvait-on lire sur une énorme banderole sur la place, où des "comités populaires" fouillaient les gens qui s'y rendaient.

 "Chute du pouvoir militaire", disait une autre.

La grande question, qui s'étalait en une de l'hebdomadaire francophone Al-Ahram Hebdo, est: "Qui saisira l'âme de la révolution?".

Une fanfare militaire installée en bordure de la place jouait des hymnes patriotiques, tandis qu'un peu plus loin des manifestants scandaient "à bas le pouvoir militaire".

Mardi, le maréchal Hussein Tantaoui, chef du CSFA, a annoncé la fin partielle de la loi très décriée sur l'état d'urgence, en vigueur depuis l'assassinat d'Anouar el-Sadate en octobre 1981, un geste pour apparemment apaiser les manifestants.

Mais cette législation restrictive pour les libertés publiques et les droits des détenus, est maintenue pour les actes de "violence" commis par des "voyous", une définition vague qui fait redouter qu'elle ne continue d'être appliquée pour toutes sortes de motifs.

L'organisation Human Rights Watch a estimé que cette levée partielle, entrée en vigueur mercredi, était une "invitation à la poursuite des mauvais traitements" et que le dispositif pouvait encore être utilisée pour étouffer les libertés.

Les forces de sécurité ont indiqué qu'elles se tenaient en état d'alerte en cas de "tentative de sabotage" de la célébration.

Le ministère de l'Intérieur a toutefois affirmé qu'il n'y aurait aucune présence policière sur le lieu du rassemblement, et que les forces de l'ordre se concentreraient sur la protection des bâtiments publics.

Mardi, l'organisation Amnesty International a appelé le pouvoir militaire à protéger les manifestants et confirmer leur droit à manifester pacifiquement.

Dans la foulée du soulèvement tunisien, le 25 janvier 2011 avait vu le début de manifestations d'une ampleur inédite sur la place Tahrir et à travers l'Egypte contre Hosni Moubarak, contraint à la démission le 11 février.

M. Moubarak, actuellement en détention dans un hôpital militaire, est jugé pour la mort de manifestants durant la révolte, qui a fait officiellement près de 850 morts.Il risque la peine capitale s'il est reconnu coupable.

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