Nigeria: un ingénieur allemand enlevé près de Kano secouée par une nouvelle explosion

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KANO (Nigeria) (AFP) - (AFP)

 Un ingénieur allemand a été enlevé près de Kano, deuxième ville du Nigeria à nouveau secouée jeudi par une explosion, moins d'une semaine après une série d'attaques qui ont fait 185 morts, revendiquée jeudi sur internet par le chef présumé du groupe islamiste Boko Haram.

Des ravisseurs en voiture ont enlevé dans la matinée Edgar Raupach, ingénieur travaillant pour la société de construction nigériane Dantata et Sawoe, a indiqué à l'AFP un porte-parole de la police, Magaji Majia.

"Ils l'ont menotté et mis dans le coffre avant de filer à grande vitesse", a-t-il poursuivi.Les ravisseurs, dont il a dit ignorer l'identité, n'ont pas contacté la police, a ajouté le porte-parole.

Un responsable de l'ambassade d'Allemagne au Nigeria a déclaré que son équipe était en train de vérifier les déclarations de la police."Le ministrère des Affaires étrangères et l'ambassade d'Allemagne travaillent très dur" sur cette affaire, a déclaré ce responsable sous couvert d'anonymat.

En mai 2011 deux ingénieurs, un Italien et un Britannique, ont été enlevés dans l'extrême nord-est.Ils sont apparus dans des enregistrements vidéo laissant entendre que leurs ravisseurs appartenaient ou étaient liés à Al-Qaïda et n'ont toujours pas été libérés.

Par ailleurs, le chef présumé du groupe islamiste Boko Haram a diffusé jeudi sur internet un message dans lequel il profère de nouvelles menaces et revendique les attentats de Kano.

"Nous sommes responsables" des attentats à Kano, a déclaré dans un message audio un homme dont la voix semblait être celle d'Abubakar Shekau, le chef présumé du groupe."J'ai donné l'ordre et je donnerai cet ordre encore et encore.Dieu nous a donné la victoire".

"Nous avons attaqué les centres de la sécurité parce que nos membres ont été arrêtés et torturés.Nos femmes et nos enfants ont également été arrêtés", ajoute l'homme présenté comme étant Abubakar Shekau.

Jeudi dans l'après-midi, une nouvelle explosion a retenti sur un parc d'autobus de la grande métropole du nord du Nigeria et deuxième ville du pays le plus peuplé d'Afrique.

"Personne ne peut indiquer la cause (de l'explosion).Aucun mort ou blessé n'a été signalé.La zone a été évacuée", a déclaré à l'AFP M. Majia.

Le 20 janvier, Kano a été frappée par une série d'attaques menées par le groupe islamiste Boko Haram, notamment contre des commissariats, et qui avaient fait au moins 185 morts.

 Avant l'explosion de jeudi, la tension semblait être un peu retombée dans la ville où des commerces, fermés depuis cet assaut, avaient rouvert.

Parallèlement, selon une source policière haut placée, des membres présumés du groupe ont contacté la police pour un dialogue via l'émir de Kano, la plus haute autorité musulmane traditionnelle de la ville.

Les islamistes "disent qu'ils le veulent comme médiateur dans le dialogue qu'ils proposent", a affirmé la même source.

En septembre dernier, l'ex-président mais toujours influent Olusegun Obasanjo avait déjà tenté une médiation en rencontrant des membres de la famille du chef défunt de Boko Haram, tué lors de la répression d'un soulèvement islamiste fin 2009 (au moins 800 morts).

Les autorités sous le feu des critiques

Alors que les autorités sont très critiquées pour leur apparente incapacité à mettre en échec Boko Haram, la source policière ayant requis l'anonymat a également indiqué que près de 200 personnes avaient été arrêtées suite aux violences de vendredi, dont une majorité de Tchadiens.

"80% (des attaquants) étaient des mercenaires tchadiens", a affirmé cette source affirmant que les Tchadiens auraient été payés pour participer aux récentes attaques attribuées à Boko Haram.

 Un spécialiste du Nigeria à l'International Crisis Group (ICG) juge cependant peu probable que Boko Haram compte autant d'étrangers.

"Nous savons que certains étrangers ont été et sont encore impliqués, mais ce chiffre semble énorme", estime Kunle Amuwo.

Les forces de sécurité ont longtemps soupçonné Boko Haram d'introduire clandestinement des armes au Nigeria par la frontière poreuse avec le Tchad et le Niger, au nord-est du pays.

Un rapport de l'ONU rendu public mercredi évoque la menace que fait peser Boko Haram sur la région et les liens qu'il a tissés avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Boko Haram a revendiqué de nombreuses attaques ces derniers mois, dont l'attentat suicide d'août 2011 contre le siège de l'ONU à Abuja (25 morts), et la série d'opérations en particulier contre des églises le jour de Noël (49 morts).

Sous forte pression, le président Goodluck Jonathan a limogé mercredi le chef de la police et ses six adjoints, et annoncé une réorganisation "urgente" de cette institution.

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