La tension reste vive dans le nord du Nigeria où onze combattants du groupe islamiste Boko Haram ont été abattus samedi par des militaires nigérians lors d'un accrochage dans la ville de Maiduguri, à l'extrême nord-est du pays.
"Lors d'une opération de recherche menée par la Force d'intervention conjointe (JTF), onze membres de Boko Haram ont été tués", a déclaré par téléphone à l'AFP le lieutenant-colonel Hassan Mohammed, selon qui les forces de l'ordre n'ont subi aucune perte.
Capitale de l'Etat de Borno (extrême nord-est du Nigeria), Maiduguri est sous état d'urgence depuis le 31 décembre, sur décision du président Goodluck Jonathan.
Cette ville est généralement considérée comme le berceau du mouvement Boko Haram.
Auteur ces derniers jours de plusieurs attaques sanglantes, notamment à Kano le 20 janvier (185 morts), le mouvement islamiste s'était soulevé dans plusieurs Etats du nord à l'automne 2009 mais avait été décimé, notamment à Maiduguri, lors d'une répression féroce des forces de sécurité fédérales qui avait fait environ 900 morts.
Vendredi, un policier avait été tué à Kano, la plus grande ville septentrionale du Nigeria.Des hommes armés avaient tiré sur un commissariat, juste avant l'entrée en vigueur du couvre-feu décrété à la suite de la tuerie du 20 janvier, dans le quartier de Mandawari situé non loin du palais de l'émir de Kano, principale autorité traditionnelle de la ville.
Selon des témoignages, les assaillant avaient crié "Allahu Akbar" (Dieu est le plus grand) alors qu'ils se dirigeaient vers le commissariat en moto et à bord d'un véhicule tout terrain.
Les commissariats avaient déjà été la principale cible des attaques du 20 janvier et un autre poste de police avait été visé mardi, un incident qui avait fait trois blessés selon les autorités.
L'attaque de vendredi n'a pas été revendiquée mais tout laisse penser qu'elle était l'oeuvre de militants de Boko Haram: la veille, Abubakar Muhammad Shekau, le chef présumé du mouvement avait menacé dans un message diffusé sur YouTube de lancer de nouvelles attaques en représailles à des raids menés selon lui par des militaires contre des séminaires islamiques de Maiduguri.
Il avait à cette occasion revendiqué les opérations du 20 janvier: "nous sommes responsables" de ces attentats (...) "Je l'ai ordonné et je donnerai cet ordre encore et encore.Dieu nous a donné la victoire".
"Nous avons attaqué les centres de sécurité parce que nos membres ont été arrêtés et torturés", ajoutait-il dans ce message en langue haoussa, la plus parlée au nord du pays.
"Pas de problème religieux"
Le gouverneur de l'Etat de Kano, Rabiu Musa Kwankwaso, a nié vendredi que des membres de Boko Haram aient été arrêtés sur la base de fausses accusations et s'est dit prêt au dialogue.
Alors que les autorités semblent incapables de mater Boko Haram, les militants du groupe multiplient ces derniers mois les actions, de plus en plus violentes et spectaculaires.
Les commandos islamistes ont visé tour à tour le siège des Nations unies à Abuja (25 morts en août 2011), des églises, des bars, l'armée, la police et d'autres symboles du pouvoir.
Le groupe veut l'instauration d'un Etat islamique dans le nord du Nigeria, économiquement défavorisé et à majorité musulmane, tandis que le sud, où se trouve également la région pétrolifère du premier producteur d'Afrique, est à dominante chrétienne.
Selon l'ONU, des liens existeraient entre ces islamistes et la branche maghrébine d'Al-Qaïda, Aqmi.Beaucoup soulignent cependant que Boko Haram est la résultante de problématiques strictement nigérianes, politiques notamment.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.