De nombreux combattants ont été tués lors d'une ffensive d'ampleur des insurgés islamistes shebab samedi matin contre des positions arrière de l'armée éthiopienne au sud-ouest de la Somalie, ont rapporté à l'AFP des responsables militaires des deux bords et des témoins.
"Les combats dans les environs du village de Yurkut ont été les plus intenses depuis que les forces éthiopiennes sont entrées en Somalie" en novembre dernier, a rapporté un de ces témoins, Abukar Moalim Yarow.
Les responsables des deux camps donnaient des bilans divergents des combats, mais soulignaient à chaque fois l'intensité des affrontements, qui ont duré trois heures selon des témoins indépendants sur place.
"Les combattants moujahidine ont mené leur plus importante incursion militaire contre des positions ennemies à Yurkut", a affirmé à l'AFP Cheik Mohamed Abu-Fatma, un important commandant shebab du secteur.
"Nous avons contraint l'ennemi à quitter temporairement trois importantes casernes et nous avons tué plus de quarante de leurs soldats", a assuré ce responsable islamiste interrogé par téléphone depuis Mogadiscio.
Les shebab "ont attaqué Yurkut ce (samedi) matin, beaucoup d'entre eux ont été tués dans des violents combats (...).Ces combats ont maintenant cessé et (les islamistes) ont été sévèrement battus", a affirmé pour sa part Kalif Adan, un responsable progouvernemental somalien interrogé au téléphonie à Baïdoa.
Les combattants shebab ont attaqué à Yurkut, un petit village près de Luuq, stratégiquement situé sur la route reliant la frontière entre la Somalie et l'Ethiopie à Baïdoa, un ancien bastion islamiste du sud somalien conquis par les forces éthiopiennes le mois dernier.
Cette offensive illustre la nouvelle stratégie des islamistes, qui recourrent à des attaques de guerilla, notamment contre les positions arrière de leurs ennemis, après avoir été contraints ces derniers mois de quitter plusieurs de leurs bastions, à Mogadiscio, Beledweyne puis Baïdoa, face à la puissance de feu nettement supérieure des forces internationales qui les combattent.
Yurkut, situé dans une zone réputée sécurisée par les troupes éthiopiennes, est ainsi une position clé sur la route d'approvisionnement des forces éthiopiennes qui tiennent aujourd'hui Baïdoa.
Une force de l'Union africaine (Amisom) composée de soldats ougandais et burundais a contraint en août dernier les islamistes à quitter Mogadiscio, tandis que plusieurs milliers de soldats kényans sont entrés dans le sud de la Somalie à la mi-octobre pour repouser les shebab, suivis le mois suivant par des troupes éthiopiennes.
Ces attaques conjointes ont réduit l'emprise, jusque là quasi-totale, des insurgés islamistes shebab sur le sud et le centre de la Somalie, un pays livré à la guerre civile et privé d'autorité centrale depuis 1991.
L'armée kényane -- depuis le mois dernier désormais placée sous l'autorité de l'Amisom -- a pour sa part indiqué samedi avoir dû mener au moins cinq attaques terrestres ou aériennes au cours de la semaine écoulée, à l'arrière de ses positions, contre des positions islamistes à 15km ou 20 km de la frontière somalo-kényane.
"Il s'agit de poches de combattants shebab laissés derrière (leurs lignes) et qui tentent de nuire à nos activités sur place et de créer des dissensions entre nos soldats et les populations locales", a déclaré à la presse un porte-parole de l'armée kényane, le colonel Cyrus Oguna."Cela nécessite de continuer des opérations de pacification jusqu'à ce que nous soyons assurés que la région est suffisamment stable", a-t-il ajouté, assurant n'avoir essuyé aucune perte et avoir tué 18 combattants islamistes dans ces opérations.
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