Un porte-parole du groupe islamiste Boko Haram a écarté la possibilité de nouvelles discussions avec le gouvernement du Nigeria après des premiers contacts indirects en vue de mettre un terme aux meurtrières attaques islamistes dans le pays.
"Dieu tout-puissant nous a dit à plusieurs reprises que les infidèles ne respectent jamais les promesses faites", a indiqué le porte-parole du mouvement islamiste Abul Qaqa, lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes mardi soir.
"En conséquence, nous ne ne pouvons pas prendre au sérieux une quelconque proposition de dialogue", a-t-il ajouté.Ce porte-parole s'est exprimé dans le passé plusieurs fois au nom de Boko Haram.
"En fait, nous avons fermé toutes éventuelles portes de négociation.Nous ne pouvons pas entendre les appels à la négociation", a-t-il ajouté.
Un religieux servant de médiateur entre le gouvernement et le groupe islamiste Boko Haram avait déclaré samedi qu'il se retirait des discussions, accusant le pouvoir de manquer de sincérité.
Ibrahim Datti Ahmad, qui dirige le Conseil suprême pour la charia au Nigeria (SCSN), a servi d'intermédiaire dans les négociations indirectes ouvertes pour mettre fin à deux ans de violences qui ont fait plus de 1.000 morts.
Citant une fuite sur les négociations dans les médias, il avait déclaré dans un communiqué que "cet épisode nous a énormément embarrassés et a suscité un vif doute dans nos esprits sur la sincérité du gouvernement alors que la discussion était censée être confidentielle".
Abul Qaqa a également indiqué qu'il y avait déjà eu au début de l'année une tentative de dialogue qui s'était soldée par l'arrestation à Kaduna (nord) d'un membre de Boko Haram.
"La première condition que nous avons donnée (à une négociation) était la libération inconditionnelle de tous nos membres", a-t-il indiqué.
"Il y a eu une première réunion entre nos membres et le gouvernement et pendant les discussions l'un de nos membres, Abu Dardaa, a été arrêté à Kaduna.Depuis, nous n'avons jamais eu confiance dans le gouvernement.Toutefois, compte tenu des appels incessants de plusieurs notables nigérians pour qui nous avons le plus grand respect, nous nous sommes résolu à donner une nouvelle chance (aux discussions)", a expliqué le porte-parole qui ajoute que cette deuxième chance a été "mise à bas".
Une source diplomatique avait indiqué de son côté que des contacts avaient été établis entre le gouvernement et le groupe islamiste via des intermédiaires.
Au cours de ces pourparlers, Boko Haram a proposé un cessez-le-feu de trois mois en échange de la libération de tous ses membres.Il a également demandé que le gouvernement ne procède plus à aucune arrestation, a déclaré un responsable de la sécurité, ajoutant que le gouvernement étudiait cette proposition.
Boko Haram a notamment revendiqué l'attentat à la bombe perpétré en août 2011 contre le siège des Nations unies dans la capitale Abuja, qui a tué 25 personnes, ainsi que les attaques coordonnées qui ont fait 185 victimes à Kano (nord) en janvier.
Les islamistes de Boko Haram, qui veulent restaurer le califat et imposer la charia (loi islamique) dans l'ensemble du Nigeria, ont intensifié leurs attaques ces derniers mois le plus souvent dans le nord du pays, majoritairement musulman, le sud étant à dominante chrétienne.
Des appels ont été lancés au Nigeria pour la tenue de pourparlers alors que les autorités nigérianes semblaient incapables d'enrayer la spirale des attaques imputées à Boko Haram qui ont secoué le pays le plus peuplé d'Afrique, premier producteur de pétrole sur le continent.
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