Les Gambiens élisent leurs députés lors d'un scrutin boycotté par l'opposition

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BANJUL (AFP) - (AFP)

Les Gambiens votaient jeudi pour élire leurs députés, lors de législatives boycottées par six des sept principaux partis d'opposition qui accusent le régime du président Yahya Jammeh "d'abus de pouvoir".

De longues files d'électeurs attendaient devant les bureaux de vote dans la capitale de glisser une bille en marbre dans un bidon en fer, avec une couleur dédiée à chaque liste de candidats, à la place d'un bulletin de vote, un système utilisé en raison du taux élevé d'analphabétisme dans le pays.

Le scrutin n'est organisé que dans 23 des 48 circonscriptions du pays en raison du boycott de l'opposition, assurant ainsi les candidats de l'Alliance patriotique pour la réorientation et la reconstruction (APCR, au pouvoir) d'une victoire certaine dans 25 d'entre elles faute d'adversaire.

"Le parti au pouvoir va remporter tous les sièges à l'Assemblée nationale à cause du manque de sérieux de l'opposition dans ses critiques contre le pouvoir qui a fait énormément pour développer ce pays", affirme Habib Njie, un étudiant.

Ces législatives doivent permettre de renouveler l'Assemblée nationale, dont 47 des 53 sièges sont actuellement détenus par l'APRC.

Le 8 mars, six partis d'opposition ont annoncé dans une déclaration commune qu'ils boycotteraient ce scrutin en dénonçant le refus de la Commission électorale indépendante (CEI) de le reporter comme ils l'avaient réclamé.

Ils ont également dénoncé "l'abus de pouvoir" du régime et une "collusion complète" entre l'Etat et l'APRC, appelant la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et le Commonwealth à intervenir pour sortir la Gambie de l'impasse politique.

Seul le Parti de la réconciliation nationale (NRP) d'Hamat Bah, signataire de la déclaration, a décidé de participer à ces élections qui se tiennent après la réélection en novembre 2011 avec 72% des voix du président Jammeh.

Porté au pouvoir en 1994 par un coup d'Etat militaire, M. Jammeh avait été élu pour la première fois en 1996, réélu en 2001 puis en 2006.

Son régime est accusé par des ONG de disparitions forcées, assassinats, exécutions extra-judiciaires et harcèlement de la presse et des défenseurs des droits de l'Homme, accusations qu'il a régulièrement rejetées.

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