Les rebelles touareg du MNLA affirment "cerner" dimanche Tombouctou, dernière ville du Nord du Mali encore contrôlée par l'armée malienne, après s'être emparé samedi de la ville de Gao et avoir "mis fin à l'occupation malienne sur toute la région".
Dans un communiqué, le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) "informe que son état-major cerne la ville de Tombouctou pour déloger le reste de l'administration politique et militaire malienne pour le bonheur du peuple de l'Azawad (la région du Nord du Mali)".
"Le MNLA vient de mettre fin à l'occupation malienne sur toute la région de Gao par la prise et le contrôle de la ville de Gao ce samedi.(...) La région est désormais sous son contrôle et son administration", ajoute le communiqué mis en ligne sur le site internet de la MNLA.
Selon des témoins, interrogés au téléphone depuis Bamako, des tirs ont été signalés dimanche matin en provenance de la périphérie sud-est de Tombouctou, qui ont cependant baissé d'intensite.
"J'ai entendu des coups de feu très intenses au sud-est de Tombouctou.Les coups de feu ont actuellement baissé d'intensité", a expliqué l'un d'entre eux à l'AFP.
Selon des sources concordantes, la ville de Gao est tombée dans la nuit de samedi à dimanche aux mains des rebelles, qui ont investi les deux camps militaires.
Le chef de la junte militaire au pouvoir depuis le 22 mars à Bamako, le capitaine Amadou Sanogo, avait ordonné samedi soir à l'armée de "ne pas prolonger les combats", laissant de facto la ville ouverte aux rebelles qui y avaient lancé des attaques dans la matinée.
Selon des témoins à Gao, interrogés par l'AFP dans la nuit de samedi à dimanche, les portes de la prison civile ont été ouvertes de force par des inconnus, et plusieurs bâtiment publics ont été pillés par des civils.
Les responsables de plusieurs ONG internationales basées à Gao ont quitté la ville, selon une source sécuritaire sur place.
A un millier de kilomètres au nord-est de Bamako, Gao, environ 90.000 habitants, abritait l'état-major des forces gouvernementales pour toute la région Nord.
Sa capture par les rebelles est intervenue 24 heures après la prise de Kidal, à environ 300 km plus au nord-est, par les rebelles.
Plusieurs groupes armés prennent part à l'offensive en cours, menée essentiellement par le MNLA, le groupe islamiste Ansar Dine du chef touareg Iyad Ag Ghaly.Selon des observateurs, des éléments d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) prennent part aux combats, ce que le MNLA, d'obédience laïque, dément régulièrement.
Le "Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest" (Mujao), une dissidence d'Aqmi dirigée par des Maliens et des Mauritaniens, a également revendiqué sa participation à l'attaque de Gao.
Dans son communiqué, signé du chargé de communication et d'information du mouvement Bakaye Ag Hamed Ahamed, le MNLA appelle par ailleurs la Communauté éconimique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) "à plus de retenue" après "son message d'ingérence militaire dans l'Azawad".
Il "invite" l'organisation régionale ouest-africaine "à jouer pour l'option politique en faveur de la paix".
Samedi matin, le président en exercice de la Cédéao, le président ivoirien Alassane Ouattara, a annoncé la mise en alerte d'une "force d'intervention" régionale de 2.000 hommes, ceci afin de "préserver à tout prix l'intégrité territoriale du Mali".
Jeudi, la Cédéao avait brandi la menace d'un embargo "diplomatique et financier" sur le Mali si l'ordre constitutionnel n'était pas rétabli d'ici lundi.
Les putschistes avaient invoqué l'échec du régime à mater la rébellion pour renverser le 22 mars le président président Amadou Toumani Touré (dit ATT).
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