La tension restait très vive lundi dans le centre-ville de Tunis, les policiers chargeant et tirant des lacrymogènes sur des manifestants repliés dans les alentours de l'avenue Habib Bourguiba, où un rassemblement venait d'être violemment dispersé, a constaté l'AFP.
Après avoir été chassés de l'avenue centrale Habib Bourguiba, interdite, les manifestants ont rejoint un autre rassemblement sur l'avenue perpendiculaire Mohamed V. Là encore, les policiers ont tiré des grenades lacrymogènes pour disperser les gens.
Dans les ruelles autour de l'avenue Bourguiba, des policiers armés de matraques, très agressifs, ont chargé sur des petits groupes de manifestants.D'autres policiers en civil chargeaient à mobylette.
Des personnes ont été tabassées et blessées, selon un témoin.
Les gens criaient: "Dégage!Dégage!" reprenant le slogan de la révolution et hurlaient: "on n'a pas peur, la rue est au peuple!".La plupart des cafés et boutiques avaient fermé leurs rideaux et certaines rues étaient désertes, jonchées de pierres et de grenades lacrymogènes.
La correspondante de l'hebdomadaire français Le Point, Julie Schneider, a été prise à partie et frappée par des policiers, a constaté l'AFP, et son appareil photo fracassé sur le trottoir."Je leur ai crié que j'étais journaliste", a-t-elle déclaré.
Plusieurs personnes ont été interpellées sans ménagement et embarquées dans des fourgons policiers.
"Je suis consterné.Les gens que la révolution a amenés au pouvoir sont aujourd'hui ceux qui nous empêchent de manifester", a déclaré à l'AFP l'ancien président de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme Mokhtar Trifi.
"On ne va pas laisser s'installer le chaos.Les gens ont la possibilité de manifester ailleurs que sur l'avenue Bourguiba", a déclaré le porte-parole du ministère de l'Intérieur Khaled Tarrouche sur la radio nationale.
La manifestation de lundi avait été appelée sur les réseaux sociaux pour commémorer "la journée des martyrs", en souvenir de la répression sanglante par les troupes françaises d'une manifestation à Tunis le 9 avril 1938.
L'avenue Bourguiba, artère symbole de la révolution tunisienne et endroit où sont généralement organisés tous les mouvements de contestation, est interdite aux rassemblements depuis le 28 mars suite à des incidents lors d'une manifestation d'islamistes qui s'en étaient pris à des artistes.
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