Swaziland: les autorités interdisent les manifestations pour la démocratie

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MBABANE (AFP) - (AFP)

Les opposants au régime absolutiste du roi du Swaziland Mswati III sont toujours décidés à manifester, quand bien même les autorités ont marqué un point contre eux en faisant interdire mercredi leurs premières marches pour la démocratie.

Le pouvoir a obtenu de la justice mardi soir l'interdiction des manifestations annoncées pour mercredi, premier jour d'une série d'actions annoncées jusqu'à samedi.Et il s'est assuré qu'aucun rassemblement n'aurait lieu en installant des barrages de police sur les routes et en faisant arrêter des opposants.

Comme l'an dernier, la série de manifestations doit marquer l'anniversaire, jeudi, de l'interdiction des partis politiques et de la suspension de la Constitution, le 12 avril 1973, qui ont permis au roi de gouverner par décrets.

"Rien n'a changé, nous allons continuer avec des manifestations demain (jeudi).Bien sûr, nous nous attendons à ce que la police utilise ses tactiques sournoises, mais nous n'allons pas reculer", a assuré Vincent Dlamini, secrétaire général du syndicat Napsawu.

Des policiers armés ont érigé des barrages routiers bloquant les accès à Mbabane, la capitale du royaume, et à Manzini, sa principale ville, arrêtant deux opposants.

Les forces de l'ordre étaient massivement présentes dans les deux agglomérations.

"Nous voyons cela comme une tactique d'intimidation destinée à contrecarrer et à déstabiliser les mouvements de protestations de demain" (jeudi), a jugé M. Dlamini.

Un journaliste sud-africain travaillant pour la télévision privée e-tv a également été arrêté par la police.Ses notes et son matériel ont été confisqués, selon un journaliste de l'AFP sur place.

La Campagne pour la démocratie au Swaziland, un lobby d'opposition basé en Afrique du Sud, a dénoncé les arrestations, qu'elle a décrites comme des "actes barbares des forces arriérées du régime de Mswati".

"Nous demandons la liberté d'expression et le droit pour les journalistes de couvrir librement les événements du Swaziland, afin que le monde puisse voir que le mythe d'un royaume pacifique est un pur mensonge", a-t-elle souligné dans un communiqué.

Les premières grandes actions de masse contre Mswati III, lancées il y a un an autour du 12 avril par les syndicats et les organisations d'étudiants --seule forme d'opposition en l'absence de partis politiques--, avaient été violemment dispersées par les forces de l'ordre.Ces dernières avaient déjà bloqué les routes et arrêté les meneurs du mouvement.

Plus d'une soixantaine de manifestations ont été recensées depuis, pour protester contre l'absolutisme du régime et ses choix économiques, alors que le royaume s'enfonce dans une grave crise financière.

Le pouvoir a demandé des sacrifices à une population déjà très pauvre, mais le roi et ses treize femmes n'ont pas pour autant réduit leur luxueux train de vie.

Les opposants veulent que des partis politiques puissent participer librement aux prochaines élections, prévues l'an prochain.

Ils veulent aussi que le gouvernement abandonne l'introduction d'une TVA de 14% imposée le 1er avril.

Les finances publiques du Swaziland dépendent largement des revenus tirés de l'Union douanière d'Afrique australe, un bloc régional ultra-dominé par l'Afrique du Sud voisine.Mais celle-ci a imposé une redistribution des cartes en fonction du poids réels des cinq pays de l'Union, ce qui s'est traduit pour Mbabane par une spectaculaire chute des recettes.

Or, le gouvernement swazi a préféré financer armée, voyages des dignitaires du régime et même construction d'un nouvel aéroport à l'utilité contestable, plutôt que de payer ses fonctionnaires ou de maintenir écoles et cliniques ouvertes.

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