L'armée sud-soudanaise (SPLA) contrôlait toujours la ville de Heglig, au Soudan, samedi matin, a affirmé à l'AFP son porte-parole, le colonel Philip Aguer, au lendemain d'une offensive annoncée par Khartoum pour reconquérir cette zone pétrolière à la frontière entre les deux Etats, dont Juba s'est emparée mardi.
Selon le colonel Aguer, les troupes sud-soudanaises ont repoussé vendredi des éléments de l'armée soudanaise (SAF) dans le village de Kelet, à une quarantaine de kilomètres d'Heglig.Cette zone pétrolière initialement contrôlée par Khartoum est également revendiquée par Juba.
Vendredi, vers 15H00 (12H00 GMT) "il y a eu des combats entre leurs patrouilles et la SPLA (armée sud-soudanaise) à 42 km d'Heglig.La SPLA a détruit deux tanks appartenant aux SAF", a expliqué le colonel Aguer.
"La SPLA contrôle toujours Heglig", a-t-il ajouté, précisant que Khartoum avait bombardé samedi les zones frontalières de Jau et Panakuach, dans l'Etat d'Unité, dans le nord du Soudan du Sud, ainsi que celle de Heglig.
Aucune précision n'a pu être obtenue sur les positions des deux armées samedi matin.
Joint à Bentiu, capitale de l'Etat, le porte-parole des autorités d'Unité, Gideon Gatfan, a confirmé ces bombardements aériens soudanais près de la frontière.
"Les zones du nord de l'Etat d'Unité sont toujours visées par des Antonov, mais nous n'avons pas de nouvelles du front et sur ce qui s'est passé cette nuit ou ce matin", a-t-il déclaré samedi à l'AFP.
"Nous n'avons pas de nouvelles informations (sur la situation) entre Heglig et Kelet.Mais toutes ces zones sont soumises à des bombardements", a-t-il ajouté.
L'armée soudanaise avait annoncé vendredi avoir lancé une contre-attaque pour reprendre la zone de Heglig, au quatrième jour de combats à la frontière entre les deux Soudans.
"Nous avançons en direction de Heglig, dont nous sommes tout près.La situation à Heglig sera terminée dans les prochaines heures", avait assuré vendredi le porte-parole de l'armée soudanaise, Sawarmi Khaled Saad.
Mardi soir, les autorités soudanaises avait déjà promis de réagir "par tous les moyens", à la prise par les forces sud-soudanaises de Heglig.
Cette zone est d'autant plus stratégique pour Khartoum qu'elle représente la majeure partie de sa production de brut, depuis que le Soudan du Sud indépendant a récupéré en juillet les trois-quarts des réserves pétrolières du Soudan d'avant la partition.
Le Nord et le Sud n'ont jamais été si proches, ces derniers jours, d'une guerre totale depuis l'accord de paix de 2005, qui a mis fin à des décennies de conflit civil et qui a débouché en juillet 2011 sur l'indépendance du Soudan du Sud.
Les appels exigeant des forces sud-soudanaises qu'elles évacuent Heglig se sont multipliées depuis mardi.Jeudi, Juba a posé plusieurs conditions fermes à un retrait de ses forces de la zone.
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