Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Luis Moreno-Ocampo est arrivée mercredi en Libye pour se pencher sur le dossier de Seif al-Islam Kadhafi, fils du dirigeant défunt que Tripoli refuse de livrer, selon un correspondant de l'AFP sur place.
A La Haye, la CPI a indiqué dans un communiqué que la visite de M. Ocampo qui va séjourner en Libye jusqu'à samedi, vise à réclamer la coopération de Tripoli dans cette affaire, sans autre précision.
Il s'agit de la deuxième visite de M. Ocampo en Libye après celle effectuée en novembre 2011.
Au premier jour de sa visite, M. Ocampo devait rencontrer le chef du Conseil national de transition (CNT, au pouvoir) Moustapha Abdeljalil et le Premier ministre Abdel Rahim al-Kib, selon une source protocolaire libyenne.
Seif al-Islam, 39 ans, arrêté le 19 novembre, est visé par un mandat d'arrêt de la CPI, notamment pour crimes contre l'humanité commis en 2011 lors de la répression de la révolte populaire qui s'est transformée en guerre civile.
Il est détenu depuis dans la ville de Zenten à 180 km au sud-ouest de Tripoli par des brigades d'ex-rebelles ayant combattu le régime de Mouammar Kadhafi et qui l'avaient capturé dans le sud libyen.
Contactée par l'AFP, une source militaire à Zenten a indiqué s'attendre à une visite de M. Ocampo à l'issue de ses pourparlers avec les autorités de Tripoli.
"Nous nous attendons à sa visite.Mais cela dépendra des résultats de ses discussions avec les autorités libyennes", a indiqué cette source sous couvert de l'anonymat.
Le gouvernement libyen a fait appel le 10 avril d'une décision de la CPI lui demandant de lui livrer "immédiatement" le fils de Mouammar Kadhafi.
Il a annoncé par ailleurs son intention de déposer le 30 avril un document contestant la compétence de la CPI pour juger Seif Al-Islam, qu'il souhaite poursuivre lui-même.
Le pouvoir libyen s'est engagé lundi et mardi dans des négociations avec les autorités de la ville de Zenten, qui détiennent Seif al-Islam, en vue de son transfert à Tripoli.
Selon une source engagée dans les négociations, les responsables locaux de Zenten souhaitent juger Seif al-Islam dans leur ville, estimant que le gouvernement "est incapable d'assurer la sécurité d'un procès de Seif al-Islam" et évoquant la possibilité d'une évasion, en allusion aux cas d'autres dirigeants de l'ancien régime qui avaient réussi à fuir le pays.
Le chef du CNT, Moustapha Abdeljalil, a souligné la "nécessité de remettre Seif al-Islam à Tripoli" en vue "d'alléger la pression" exercée par la CPI sur les autorités libyennes, a-t-on ajouté de même source.
Le CNT a jugé "difficile" la tenue à Zenten d'un procès "sous le contrôle des thowars", les "révolutionnaires" ayant combattu le régime de Mouammar Kadhafi.
Les représentants de Zenten ont alors "demandé une période de réflexion (...) avant de donner une réponse", a-t-on ajouté de même source.
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