Le secrétaire national du PAIGC, parti au pouvoir en Guinée-Bissau jusqu'au putsch du 12 avril, a appelé mercredi à l'envoi d'une force de stabilisation de l'Onu et exigé que les anciens dirigeants arrêtés soient rétablis dans leurs fonctions, excluant "toute solution de transition".
Dans un entretien avec l'AFP, le secrétaire national du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) Luis Olivares a réclamé que "toutes les institutions dissoutes" par la junte "soient rétablies et confiées à leurs anciens titulaires".
Pour le PAIGC, "le retour à la normalité constitutionnelle", promis par les putschistes, "signifie que le président par intérim Raimundo Pereira et le Premier ministre Carlos Gomes Junior retrouvent leurs fonctions".
Les deux hommes ont été arrêtés le jour du coup d'Etat et sont toujours détenus par l'armée, en dépit des nombreux appels de la Comunauté internationale à les libérer.
M. Gomes Junior avait été remplacé le 10 février par un Premier ministre par intérim afin de pouvoir se consacrer à l'élection présidentielle, dont il avait remporté le premier tour le 18 mars, mais pour le PAIGC, "il est toujours le chef du gouvernement", a insisté M. Olivares.
Dimanche, la junte et les partis de l'ex-opposition avaient conclu un accord sur la mise en place d'un Conseil national de transition (CNT) dont ils négocient actuellement la composition.
"Le PAIGC rejette toutes les solutions prévues en dehors de la Constitution", a prévenu M. Olivares."Le conseil national de transition est antidémocratique et anticonstitutionnel.Sa mise en place serait une violation de la Constitution", a-t-il insisté.
Il a appelé "l'ONU à envoyer en Guinée Bissau une force de stabilisation pour protéger la jeune démocratie"."L'appui de la communauté internationale est nécessaire pour la Guinée-Bissau qui a besoin de stabilité", a-t-il dit.
"Le PAIGC acceptera toute force de stabilisation, qu'elle soit dépêchée par la Cédéao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) ou de toute autre institution.L'essentiel est qu'elle soit placée sous l'égide de l'ONU", a-t-il insisté.
Par ailleurs, le Conseil permanent de la Francophonie, réuni à Paris, a suspendu la Guinée-Bissau à la suite du coup d'Etat du 12 avril, dans la foulée de la suspension annoncée la veille par l'Union africaine (UA).
Cette décision entraîne le gel de tous les programmes de la Francophonie en Guinée-Bissau, "à l'exception des programmes bénéficiant directement aux populations civiles et de ceux qui peuvent concourir au rétablissement de la démocratie", précise un communiqué, sans donner le détail de ces programmes.
La Guinée-Bissau est membre de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) depuis 1979.L'OIF compte 56 Etats et gouvernements et 19 observateurs.Trois pays sont actuellement suspendus des instances de la Francophonie: le Mali, Madagascar et la Guinée-Bissau.
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