Seif al-Islam, fils du dirigeant défunt Mouammar Kadhafi, sera traduit en justice, que ce soit devant la Cour pénale internationale ou en Libye, a déclaré le procureur général de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, en visite à Tripoli.
"La CPI veut faire la justice sur (le cas de) Seif.La Libye veut faire la justice sur Seif.Il y aura une justice pour Seif", a déclaré à l'AFP M. Ocampo au premier jour de sa visite en Libye.
La Libye et la CPI se disputent le procès de Seif al-Islam Kadhafi, visé par un mandat d'arrêt de la CPI, notamment pour crimes contre l'humanité commis en 2011 lors de la répression de la révolte populaire qui s'est transformée en guerre civile.
"C'est aux juges de la CPI de décider qui fera le procès", a déclaré M. Ocampo.
Le gouvernement libyen a fait appel le 10 avril d'une décision de la CPI lui demandant de lui livrer "immédiatement" le fils de Mouammar Kadhafi.
Tripoli avait annoncé par la suite son intention de soulever le 30 avril une exception d'irrecevabilité pour obtenir un arrêt de la procédure contre Seif al-Islam à la CPI.Cette exception doit être ensuite accordée par les juges.
"La Libye a dit qu'elle allait remettre en question la procédure de la CPI.Je suis venu pour vérifier ce qu'ils font ici", a-t-il ajouté.
M. Ocampo a exclu par ailleurs une visite à Zenten (180 km au sud-ouest de Tripoli) où Seif al-Islam est détenu par des ex-rebelles.
"Je ne peux pas voir Seif, car il doit avoir (au préalable) un avocat", ce qui n'est pas le cas, a-t-il dit.
Les autorités libyennes veulent juger Seif al-Islam à Tripoli mais doivent au préalable convaincre les responsables de Zenten de leur livrer le fils de l'ancien dirigeant libyen.
Le procureur général de la CPI a indiqué par ailleurs qu'il devrait se rendre à Misrata (200 km à l'est de Tripoli) pour enquêter sur des cas de viol.
"J'enquête toujours sur des cas de viol.Donc je vais à Misrata pour vérifier certaines informations (...) et nous croyons que nous pouvons présenter une nouvelle affaire (devant la CPI) contre tous ces individus", a-t-il dit.
Il n'a pas précisé si les "individus" visés par son enquête étaient des pro-Kadhafi ou des ex-rebelles, les deux camps s'accusant mutuellement d'avoir commis des crimes contre l'humanité durant et après le conflit libyen.
Le 8 avril, l'organisation Human Rights Watch (HRW) avait estimé que les chefs de milices de Misrata formées par les ex-rebelles pourraient être traduits devant la CPI pour les crimes commis sous leur commandement.
"Les dirigeants de la ville libyenne de Misrata pourraient être déclarés responsables pénalement de crimes graves commis sous leur commandement", a affirmé l'organisation de défense des droits de l'Homme.
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