Tunisie: 4 blessés dans des violences devant la télévision nationale

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TUNIS (AFP) - (AFP)

Deux policiers, un cameraman et un journaliste ont été blessés mardi au cours de violentes échauffourées entre des employés de la télévision nationale tunisienne et des manifestants proches du parti islamiste Ennahda qui campent depuis deux mois devant le bâtiment.

Les deux policiers ont été blessés à la tête par des pierres en essayant de s'interposer lors d'altercations intermittentes entre les deux camps qui se lançaient des pierres et des insultes depuis la fin de la matinée.

Le ministère de l'Intérieur a confirmé que deux policiers avaient été blessés sans pouvoir déterminer l'origine des projectiles "venant de tous bords".

Un journaliste et un cameraman de la télévision ont également été blessés dans les heurts, a constaté l'AFP.

Des renforts policiers avaient été déployés sur place depuis lundi pour mettre fin au sit-in des protestataires qui réclament "l'épuration" au sein de la chaîne, a indiqué à l'AFP le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Khaled Tarrouche.

"La police attend un feu vert du procureur de la République pour agir dans la légalité", a-t-il ajouté.

Les employés et journalistes de la chaîne étaient descendus mardi matin dans la rue pour évacuer eux-mêmes les protestataires, des barbus pour la plupart, repliés derrière un cordon de policiers.Des véhicules de la police bloquaient l'entrée de la place et des blindés militaires stationnaient tout près.

"Dégage, dégage!" criait le personnel de la télévision.

Des tentes ont été arrachées, des assiettes et ustensiles cassés et des matelas éventrés sous les you-you des employées de Wataniya, a-t-on constaté.

"Y en a marre de la provoc et des insultes, nous les ferons dégager de nos mains", criait un homme tapant avec rage sur un mini frigo utilisé par les manifestants qui campent depuis le 2 mars.

"Nous resterons ici jusqu'à ce qu'ils décampent, nous empêcherons le pouvoir de vendre notre maison", avertit Dalel Guesmi, présentatrice du télé journal, se référent à des menaces de privatisation.

"Cette télé n'a pas réalisé que Ben Ali a foutu le camp", s'exclamait de son côté le porte-parole des manifestants, Faouzi Garait, parlant au nom de la "Ligue nationale de défense de la révolution".

"Je suis venu spécialement des Etats-unis pour voir si mon pays ressemble à l'image effroyable que présente la télévision nationale", affirmait un autre manifestant, Jamel Saidi.

Mardi en fin d'après-midi, la police n'avait pas encore reçu le feu vert du procureur de la République, qui devait se rendre sur les lieux.

Les employés de Wataniya ont reçu l'appui d'une quarantaine d'ONG, qui ont dénoncé "des agressions systématiques contre le droit à l'information" et accusé le gouvernement de "laxisme complice".

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