Cyclisme: au Gabon, les spectateurs aussi veulent le maillot jaune

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LIBREVILLE (AFP) - (AFP)

Les populations des villages gabonais traversés par la course cycliste Amissa Bongo ne connaissent pas grand-chose au vélo, mais ferveur, fête et applaudissements saluent le passage du peloton.

Thomas Voeckler ? Maurice Ndoumou, chef du village Oyou entre Franceville et Akieni (ouest) répond amusé :"Vo-quoi ? Non, ça je ne connais pas!".Mais ne pas connaître la vedette de la course ne l'empêchera pas d'applaudir ce dernier sur le bord de la route entre deux bouteilles de bière tiède.

La chaleur torride qui règne sur les plateaux Batékés n'empêche personne non plus de danser et d'agiter des branches feuillues au passage des cyclistes, sans trop savoir qui ils encouragent: "Celui qui est passé le premier là ! Ce n'est pas un Gabonais ?", demande Maurice autour de lui.

Et le village de redoubler de voix en criant "Félicitations Papa!Du courage!" lorsque le dernier cycliste passe, un Gabonais...

"Nous on veut que les Gabonais gagnent ! Qu'ils soient premiers ou deuxième ou derniers, de toutes façons ils gagnent!", lance un vieillard depuis l'autre côté de la route.

Tous sont levés depuis tôt le matin, pour attendre la course, mais surtout la caravane et son lot de cadeaux.Au passage des pick-up tant attendus précédant la septième édition de la course cycliste, des groupes d'enfants accourent en criant "Lapidez ! lapidez !" (jetez !) dans l'espoir d'obtenir un tee-shirt ou une casquette de l'événement.

Au Gabon, mariages, élections, anniversaires et parfois enterrement donnent lieu à la confection de tee-shirts mais cette année, l'espoir d'en recevoir lors de l'Amissa est déçu.Les spectateurs doivent se contenter de petits bracelets, fanions en papier ou porte-clefs...

Au passage de la course, certains lèvent la main et crient à l'adresse des voitures de l'organisation: "On n'a pas eu nos tee-shirts!"

"Cette année on n'a rien eu !" lance Rachelle Vouma Aimée, une autre habitante d'Oyou, à la fois joyeuse et déçue, en brandissant un petit fanion aux couleurs d'une marque de bière.

"C'est une déception ! Chaque année, quand le défunt président (Omar Bongo, décédé en 2009, originaire de la région) était là, la voiture passait et ils jetaient des lots de tee-shirts dans les villages.Mais aujourd'hui même le chef de village n'a pas eu de tee-shirt !" ajoute t-elle.

Assis sur des chaises en plastique, au bord de la route, presque tous les habitants sont accoutrés de ces vêtements "événementiels".

Maurice, le chef, coiffé d'une casquette à l'effigie du président actuel, Ali Bongo, surenchérit: "ma casquette +bienvenue monsieur le président+, c'était la campagne (présidentielle), mon tee-shirt, on m'a donné ça pour la campagne +Gabon propre+ pour qu'on nettoie les villages ! C'est un peu ça qui nous habille quoi!"

Sur la ligne d'arrivée de la quatrième étape, à Bongoville, des groupes de femmes dansent et entament des rythmes au tambour, toutes vêtues de pagnes identiques.Elles félicitent et encouragent les coureurs épuisés, quelle que soit l'équipe.

"Normalement, c'est surtout le pagne qu'on porte, et on porte toutes le même, mais c'est cher -explique Betina Apabaga, une jeune fille du groupe, elle aussi vêtue d'un pagne- Tee-shirt ou pas tant pis, cette année on va célébrer nos coureurs".

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