Le Soudan du Sud s'est dit mercredi très inquiet pour la vie de plus de 12.000 de ses ressortissants bloqués au Soudan voisin, à qui Khartoum a malgré tout ordonné de quitter son territoire d'ici à samedi.
Les Sud-Soudanais en question se trouvent dans le port de Kosti, dans l'Etat soudanais du Nil Blanc, mais manquent de moyens de transport pour rejoindre leur pays.
Ils font partie de centaines de milliers de Sud-Soudanais qui, avec l'indépendance du Sud en juillet dernier, ont quitté ou tentent de quitter le Soudan.
"Ces personnes peuvent concrètement perdre leurs vies, notre préoccupation, c'est qu'ils soient tués, parce que le gouvernement du Soudan ne s'occupe plus d'eux," a déclaré le ministre sud-soudanais de l'Information, Barnaba Marial Benjamin, devant la presse.
Les transports sont limités, notamment parce que Khartoum craint que le Sud n'utilise des barges pour acheminer des armes en zones frontalières, et nombre de ces Sud-Soudanais vivent depuis des mois dans des abris de fortune.
Le gouvernement de l'Etat du Nil Blanc les considère comme une menace à la sécurité et a ordonné leur expulsion au 5 mai.
Selon M. Benjamin, le Soudan empêche aussi les agences humanitaires de leur porter secours.Le ministre a également affirmé que les autorités soudanaises avaient récupéré tous les stocks de nourriture qui leur étaient destinés et les empêchent d'accéder à de l'eau potable.
"Déplacer par barge 12.000 à 15.000 personnes nécessiterait environ 24 barges (pour les passagers) et plus de 60 autres pour les bagages (...) et prendrait quatre mois," a estimé Samantha Dnokin, porte-parole de l'Organisation internationale des migrations (OIM).
De Kosti, les Sud-Soudanais pourraient traverser la frontière en un jour, mais devraient alors abandonner toutes leurs affaires, pour débarquer dans des régions qui déjà ont du mal à faire face à l'afflux de personnes qui reviennent.
L'OIM demande ainsi à Khartoum d'accorder plus de temps aux Sud-Soudanais "pour rentrer au Soudan du Sud dans des conditions dignes et sûres".
Plus de 375.000 Sud-Soudanais ont quitté le Soudan depuis octobre 2010, selon l'OIM.Jusqu'à 500.000 autres ressortissants du Sud se trouvent cependant toujours au Nord.
Le Soudan leur avait laissé jusqu'au 8 avril pour rentrer chez eux ou régulariser leur situation.Mais l'expulsion de Kosti, qui interviendrait dans un contexte d'escalade de violences à la frontière des deux Soudans, serait une première.
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