Egypte: la marmite prête à exploser à-nouveau

Hosni Moubarak et son ministre de l'Intérieur de l'époque, Habib el-Aldi ont été condamnés à la prison à perpétuité ce week-end. Ils ont été jugés coupables de la mort de 850 personnes pendant le " Printemps arabe", entre janvier et février 2011. Toutefois, six autres ex-hauts responsables du régime ont été acquittés, un jugement trop clément pour les manifestants en colère après la prononciation des verdicts. La place Tahrir en ébullition: on avait déjà connu ce phénomène en février 2011. Mais il pourrait bien refaire surface. Même si on n'en est pas encore là, on peut dire que la colère monte à nouveau en Egypte. Dès lors que la sentence avait été prononcée par le président du tribunal, Ahmed Rifaat, ce samedi, une vague de contestations s'est levée. Samedi soir, 20 000 personnes se sont rassemblées dans le centre du Caire. La tendance n'a pas varié dans les autres grandes villes du pays. Entre 4 000 et 5 000 manifestants se sont donnés rendez-vous à Alexandrie et 1 500 personnes se sont rendues à Ismailiya, sur le canal de Suez. Mais l'indignation gagne également, sans surprise, la juridiction égyptienne. Ains, le procureur général égyptien a fait savoir qu'il allait faire appel des verdicts prononcés à l'encontre des six autres prévenus dans le procès de l'ancien président Moubarak, a-t-on appris hier de source judiciaire. Les Frères musulmans en tête du cortège La colère montante, il n'en fallait pas davantage pour pousser les Frères musulmans à s'exprimer sur ce sujet. Très actifs dans le contre-pouvoir sous l'ère Moubarak, ils ont déjà appelé à descendre en masse dans les rues. Et en guise d'exemple, leur candidat à la présidentielle Mohamed Morsi, les a rejoints place Tahrir samedi soir. Il proteste également contre ce verdict qu'il a qualifié de " farce" sur son compte tweeter avant d'appeler à un nouveau procès. Toujours dans son optique de rassemblement, Mohammed Morsi a clairement indiqué qu'il souhaitait que les Egyptiens continuent leur " révolution" pour des élections libres et l'abandon du pouvoir par l'armée. Bien entendu, il s'agissait aussi pour le représentant des Frères musulmans de se positionner en candidat rassembleur. Car, pour lui, c'est un autre combat important qui va se jouer lors du second tour de l'élection présidentielle. Il sera ainsi opposé à Ahmad Chafiq, ancien Premier ministre de H.Moubarak, les 16 et 17 juin prochain.�??Rudy Casbi�??