Au moins une des trois bombes qui ont fait 76 morts dimanche à Kampala a été déclenchée par un kamikaze, a indiqué la police, le gouvernement ougandais se disant pour sa part plus déterminé que jamais à lutter contre les islamistes somaliens qui ont revendiqué ces attaques.
L'enquête permet désormais de mieux comprendre le scénario de ces attentats, les plus meurtriers commis en Afrique de l'Est depuis les attaques contre les ambassades américaines de Nairobi et Dar es-Salaam d'août 1998.
Un kamikaze a fait sauter les explosifs qu'il portait sur lui, dimanche soir dans un restaurant éthiopien de Kampala, a ainsi révélé mercredi à l'AFP le ministre ougandais des Affaires intérieures, Matia Kasaija.
"Nous pouvons confirmer que dans le cas (du restaurant éthiopien) de Kabalagala, il s'agissait d'un kamikaze", a-t-il déclaré.
Au même moment, deux autres bombes dévastaient le bar d'un club de rugby de la capitale ougandaise, qui, comme le restaurant éthiopien, retransmettait la finale du Mondial.La police est certaine que l'une des deux explosions a été causée par un engin dissimulé dans le bar, mais elle ne peut dire si l'autre explosion a pu également être provoquée par un kamikaze.
La découverte au lendemain de ces attentats d'une veste remplie d'explosifs, dans un sac laissé dans une discothèque de Kampala, indique qu'un troisième site était visé, mais finalement épargné pour des raisons encore inconnues.
La police ougandaise poursuivait mercredi les interrogatoires de plusieurs suspects, au nombre non précisé."Nous avons des personnages suspects.Ce sont des gens intéressants (pour l'enquête).Certains sont Ougandais, d'autres sont Somaliens", a indiqué le ministre des Affaires intérieures à l'AFP.
Les policiers ougandais sont aidés par des experts américains et britanniques."Trois enquêteurs du FBI sont venus de Nairobi pour aider les autorités ougandaises dans l'étude des engins explosifs", a indiqué à l'AFP Joann Lockard, porte-parole de l'ambassade américaine à Kampala."Il y de nombreux enquêteurs qui nous aident, y compris une équipe arrivée du Royaume-Uni depuis lundi", a confirmé la porte-parole de la police ougandaise, Judith Nabakooba.
Si l'objectif des shebab -- dont la revendication de l'attentat a été authentifiée mardi par Washington -- était de pousser l'Ouganda à retirer ses soldats de la force de paix de l'Union africaine en Somalie dont elle est le principal contributeur, les autorités ougandaises assurent que les islamistes risquent d'être pris à leur propre jeu.
"Les shebab ont peut-être commis une grave erreur en faisant ce qu'ils ont fait ici", a déclaré le ministre-adjoint des Affaires étrangères Okello Oryem, tard mardi soir sur la radio ougandaise KFM.L'Ouganda, qui réclamait en vain un durcissement du mandat de la force de paix en Somalie, aujourd'hui essentiellement défensif, pour lui permettre d'aller davantage au combat contre les shebab, va en effet désormais redoubler d'efforts en ce sens.
"Nous avons maintenant besoin d'être plus agressifs" en Somalie, a déclaré le ministre, ajoutant: "vous pourriez bien voir un changement de la part des pays qui étaient jusqu'à présent opposés à nos vues" en la matière.
Kampala va accueillir à partir du 25 juillet les chefs d'Etat des pays membres de l'Union africaine, pour un sommet prévu de longue date mais qui devrait, en raison des attentats, être encore plus dominé par la situation en Somalie et le rôle de la force de paix à Mogadiscio.
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