L'Ouganda s'est dit prêt jeudi à renforcer son contingent de paix en Somalie, mais les islamistes radicaux dans ce pays, opposés à l'implication militaire de Kampala, ont promis de nouvelles représailles.
Les autorités de Kampala --où un double attentat a fait 73 morts le 11 juillet-- ont annoncé qu'elles étaient disposées à envoyer 2.000 soldats supplémentaires au sein de la force de l'Union Africaine en Somalie.
Cette annonce est intervenue alors que Mohamed Abdi Godane, chef des insurgés somaliens, les shebab, qui ont revendiqué ces attentats, a assuré depuis Mogadiscio qu'ils ne constituaient "qu'un début".
Début juillet, les six pays est-africains membres de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad) avaient annoncé leur intention d'envoyer 2.000 soldats supplémentaires renforcer l'Amisom, sans préciser alors comment cet effort serait réparti entre eux.
"Nous sommes capables de fournir la force demandée, si les autres pays ne le peuvent pas", a déclaré jeudi à l'AFP le porte-parole de l'armée ougandaise le lieutenant colonel Felix Kulayigye.
"Je dois dire, cependant, que j'estime qu'il serait approprié que d'autres pays contribuent" au renforcement de l'Amisom, a-t-il ajouté.
L'Ouganda est à ce jour le principal contributeur à la force de paix en Somalie, avec environ 3.500 soldats, le Burundi apportant pour sa part quelque 2.500 hommes.
L'Amisom constitue le dernier rempart à Mogadiscio du fragile gouvernement de transition somalien face aux assauts répétés des shebab, qui contrôlent la quasi-totalité du centre et du sud de la Somalie et ont juré la perte du président Sharif Cheikh Ahmed, un islamiste modéré élu en janvier 2009.
Jeudi, le chef du mouvement islamiste radical, Mohamed Abdi Godane, a une nouvelle fois menacé de mener de nouvelles attaques: "ce qui s'est passé à Kampala est juste un début", a-t-il déclaré dans un message audio relayé par plusieurs radios somaliennes.
"Nous disons à tous les musulmans et en particulier à la population de Mogadiscio que ceux qui ont péri dans les bombardements de l'Amisom seront vengés", a poursuivi Mohamed Abdi Godane, alias Abou Zubaïr.
Ce dernier a précisé que les attaques de Kampala, première opération d'envergure des shebab en dehors de leurs frontières, avaient été menées par une unité appelée la Brigade Saleh Nabhan, du nom d'un ressortissant kényan affilié à Al-Qaïda et longtemps recherché pour son implication présumée dans les attentats contre des intérêts israéliens en 2002 à Mombasa (sud-est du Kenya).
Il a été tué en septembre 2009 dans le sud de la Somalie par une frappe aérienne attribuée aux Etats-Unis.
La situation en Somalie et la menace régionale désormais incarnée par les shebab devraient être au centre des débats du sommet des chefs d'Etat des 53 pays membres de l'UA, prévu de longue date du 25 au 27 juillet à Kampala.
Mercredi soir, le chef de l'Etat ougandais, Yoweri Museveni a donné le ton, en appelant de ses voeux au déploiement, à terme, de 20.000 hommes au sein de l'Amisom, reprenant une résolution du sommet de l'Igad début juillet.
"Nous pouvons unir nos efforts pour faire monter les effectifs de cette force jusqu'à 20.000 hommes, afin qu'en coopération avec le gouvernement de transition de Somalie, nous puissions éliminer les terroristes", a déclaré M. Museveni.
Le chef d'Etat a également réitéré son intention de réclamer un mandat plus offensif pour l'Amisom."Nous étions à Mogadiscio pour seulement garder le port, l'aéroport et la présidence.Maintenant ils (les shebab) nous ont motivés pour aller les chercher", a-t-il commenté."Nous allons passer à l'offensive pour ce qu'ils viennent de faire", a-t-il promis.
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