Les deux principaux protagonistes de la crise politique dans laquelle est engluée Madagascar depuis trois ans ont entamé mercredi aux Seychelles des discussions indirectes, avant un face-à-face prévu dans la journée pour tenter d'aplanir leurs différends.
Le président déchu Marc Ravalomanana et le président de l'Autorité de transition, Andry Rajoelina, qui l'a renversé avec l'aide de l'armée en 2009, sont à nouveau réunis après l'échec le 25 juillet, déjà dans l'archipel, d'un premier face-à-face, alors inédit et présenté comme crucial.
Les deux hommes s'étaient déjà rencontrés depuis 2009, mais avaient toujours jusqu'alors évité de se retrouver l'un en face de l'autre.
"La réunion a débuté ce (mercredi) matin.Elle se déroule de façon séparée et les deux dirigeants malgaches se rencontreront directement" ensuite, a indiqué à l'AFP une source gouvernementale seychelloise.
Les présidents seychellois James Michel et sud-africain Jacob Zuma participent aux discussions.
MM.Ravalomanana et Rajoelina doivent notamment essayer de lever les blocages entravant l'organisation d'élections, en particulier d'une présidentielle dont les deux tours sont prévus les 8 mai et 3 juillet 2013.
Des législatives devraient être jumelées avec le second tour de la présidentielle et suivies de municipales le 23 octobre, selon le calendrier annoncé le 1er août par la commission électorale malgache (Cénit).
Cette nouvelle rencontre se déroule dans un grand hôtel de Victoria, la capitale, contrairement au face-à-face de fin juillet, où les deux hommes avaient été réunis à huis clos sur le minuscule îlot de Desroches isolé en plein océan Indien.
- Nouvel ultimatum -
La Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), qui mène les efforts de médiations, avait initialement donné jusqu'au 31 juillet aux deux rivaux pour trouver un accord, avant de repousser son ultimatum au 16 août après l'échec du premier face-à-face.
MM.Rajoelina et Ravalomanana doivent désormais trouver un accord avant le prochain sommet de la SADC, les 17 et 18 août à Maputo, faute de quoi l'organisation régionale menace d'exclure du processus de réconciliation celui qui sera jugé responsable du blocage.
Parmi les principales pierres d'achoppement figurent le retour à Madagascar de M. Ravalomanana, exilé en Afrique du Sud depuis sa chute, ses démêlés avec la justice malgache et la question de sa candidature à la future présidentielle.
M. Ravalomanana a été condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité, pour la mort d'une trentaine de manifestants abattus par sa garde présidentielle en 2009 à Antananarivo, mais continue d'afficher sa ferme volonté de revenir à Madagascar se présenter à la prochaine présidentielle.
Il a été empêché à deux reprises de revenir dans son pays par les actuelles autorités qui ont averti qu'il serait arrêté s'il y reposait le pied.
Ces questions du retour du président déchu et de la validité de sa condamnation paralysent le processus de réconciliation en cours à Madagascar auquel participe également le reste de la classe politique.
Signe des tensions persistantes entre les deux hommes et des positions tranchées à la veille des discussions, MM.Ravalomanana et Rajoelina ont tous deux tenus des propos très durs mardi, à la veille des discussions.
L'ex-chef de l'Etat a depuis les Seychelles publié un communiqué dans lequel il s'est insurgé contre sa condamnation, prononcée selon lui par un "tribunal fantoche".
"Le régime (de Transition) essaie désespérément de m'empêcher de rentrer pour me présenter à l'élection.Le seul moyen qu'ils ont pour essayer d'empêcher mon retour est de prétendre que je suis coupable d'un crime alors que je ne le suis pas", a-t-il affirmé.
Avant de s'envoler pour l'archipel, Andry Rajoelina a de son côté estimé que M. Ravalomanana "a déjà fait l'objet d'une condamnation donc il n'a plus les pleins droits de se présenter à l'élection présidentielle".
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