Les mineurs de la mine sud-africaine de Marikana (nord) attendaient mardi des négociations destinées à faire cesser deux semaines de grève sanglante, alors que la police était déployée en force pour protéger ceux qui voulaient travailler, victimes d'intimidations.
Les menaces ont visiblement porté, puisque Lonmin a indiqué dans un communiqué que seulement 8% de ses 28.000 employés s'étaient rendus au travail mardi, un chiffre encore moins élevé que lundi (13%).
Les forces de l'ordre, qui faisaient profil bas depuis que les policiers ont abattu 34 personnes le 16 août, étaient de nouveau visibles sur le site.Elles étaient positionnées devant les foyers et le bidonville où logent la plupart des mineurs, procédant à des fouilles aléatoires, a constaté une journaliste de l'AFP.
Des vigiles armés gardaient en outre les entrées de la mine de platine, exploitée par le groupe britannique Lonmin.Il s'agissait surtout de protéger les "jaunes" (les mineurs qui ne se joignent pas au mouvement de grève, ndlr), menacés lundi de représailles s'ils se rendaient au travail.
"Occupons nous d'eux lorsqu'ils reviendront du travail!", avait lancé lundi Sandiso Mpumlwana, l'un des meneurs de la grève sauvage lancée le 10 août par les foreurs de Marikana, qui réclament de substantielles augmentations de salaire.
"Nous comprenons que les employés attendent que l'environnement soit sûr avant de retourner travailler", a écrit l'entreprise mardi dans un communiqué, ajoutant qui'"il y a eu des rapports non confirmés d'intimidations dans deux secteurs (...) ce matin".
"Aucun incident violent n'a été signalé", a précisé Lonmin.
L'un des meneurs du mouvement a indiqué à l'AFP que des représentants des travailleurs non-syndiqués rencontreraient la ministre du Travail Mildred Oliphant dans la journée, à la veille d'une séance de négociations cruciale devant associer gouvernement, syndicats et employeur.
"Nous avons bon espoir que les pourparlers apporteront de bonnes nouvelles.Ce n'est pas que les travailleurs ne veulent pas travailler, nous voulons de l'argent!", a indiqué ce mineur, Zolisa Bodlani."Le gouvernement est notre dernier espoir", a-t-il ajouté.
La réunion destinée à signer un accord de sortie de grève doit avoir lieu mercredi à 10H00 (08H00 GMT) à Rustenburg, la grande ville de la région, a précisé Lonmin.
"La signature d'un accord de paix est considérée comme la première étape du processus de résolution (du conflit) et donnera à toutes les parties un cadre au sein duquel les points --tels que les salaires-- pourront être discutés", a ajouté le groupe basé à Londres.
Quelque 3.000 foreurs, sur les 28.000 employés du site, s'étaient mis en grève le 10 août, réclamant d'importantes augmentations de salaire.
Les grévistes, qui disent gagner 4.000 rands (400 euros) par mois, en réclament 12.500.Lonmin a indiqué que leur salaire frôle déjà les 10.000 rands (bruts), en prenant en compte un certain nombre d'allocations et d'indemnités.
Dix hommes, dont deux policiers, ont été tués entre le 10 et le 12 août dans des affrontements intersyndicaux.Puis une fusillade a fait 34 morts le 16 août quand la police a tiré sur une foule hostile armée de machettes, de gourdins et d'armes à feu.
Par ailleurs, l'audience de comparution des 259 mineurs arrêtés lors des événements a repris mardi matin devant un tribunal de la banlieue de Pretoria.Ils doivent répondre de multiples chefs d'accusation, allant du rassemblement interdit au meurtre, en passant par le port d'arme ou la menace contre des collègues non-grévistes.
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