A la tête de l'Angola depuis bientôt trente-trois ans, José Eduardo dos Santos est une personnalité énigmatique qui a transformé la présidence en une institution omniprésente mais se trouve aujourd'hui de plus en plus contesté.
Le président dos Santos, qui a fêté ses 70 ans ce 28 août, est le grand favori des élections générales du 31 août.
Sa longévité au pouvoir est uniquement dépassée en Afrique par le dirigeant de Guinée équatoriale Teodoro Obiang Nguema.
Sûr de sa réélection, "Zédu" fait cependant l'objet d'une contestation croissante avec l'apparition de manifestations depuis un an et demi, un fait inédit dans le pays.
D'abord menées par des groupes de jeunes demandant son départ et la fin d'un régime autoritaire et corrompu, elles ont été conduites plus récemment par des anciens militaires réclamant le paiement de primes de démobilisation et de pensions, avant d'être dispersées par les forces de l'ordre.
Sans avoir jamais été directement élu par le peuple --le seul scrutin présidentiel organisé lors d'une pause dans la guerre civile en 1992 ayant été avorté--, M. dos Santos contrôle l'ensemble des institutions du pays: il est le chef des armées, du gouvernement, de la police, et il nomme les principaux juges.
Egalement chef du parti au pouvoir, le Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA), il a su placer des hommes de son parti dans toutes les institutions publiques.
Doté d'un sens aigu du jeu politique, il a créé la surprise en faisant du quinquagénaire Manuel Vicente, ex-patron de l'omniprésente compagnie pétrolière nationale Sonangol, son possible successeur en en faisant son numéro deux sur la liste MPLA.
Depuis un changement de Constitution en 2010, les élections présidentielle et législatives ont été remplacées par des élections générales à l'issue desquelles le chef du parti vainqueur aux législatives devient président.
Présenté comme "l'architecte de la paix" dans les médias publics, ce marxiste pragmatique a ouvert l'ex-colonie portugaise à l'économie de marché pour faciliter la reconstruction, après vingt-sept ans de sanglante guerre civile.
Enchaînant les inaugurations de routes, hôpitaux et écoles ces derniers temps, le président angolais met en avant son bilan et promet de mieux distribuer les richesses, un slogan qui porte dans un pays où la majorité de la population vit dans une grande pauvreté.
Homme au visage placide, cet amateur de musique et de poésie partage son temps entre le palais présidentiel d'un rose très colonial et une résidence dans le sud de Luanda, une ville où il est né le 28 août 1942.
Issu d'une famille modeste, José Eduardo dos Santos a grandi dans le "barrio" de Sambizanga.
Dans ce bidonville, noyau de la lutte clandestine contre le Portugal, ce fils de maçon a adhère en 1961 au MPLA --qui avait été créé cinq ans plus tôt--, mais ne fait qu'un bref passage dans la lutte armée.
Deux ans plus tard, il obtient une bourse pour étudier en Azerbaïdjan où il a décroché un diplôme d'ingénieur et épouse une Soviétique, dont il aura une fille, Isabel.Aujourd'hui marié à Ana Paula, une ex-hôtesse de l'air de 18 ans sa cadette, il est père de nombreux enfants.
Dans les années 1970, il poursuit son ascension politique en intégrant le Comité central du MPLA, qu'il représente à Brazzaville, avant de devenir chef de la diplomatie à l'indépendance, en 1975.
Dauphin du premier président angolais Agostinho Neto, il est nommé vice-Premier ministre, puis ministre du Plan.A la mort de son mentor en 1979, il est investi chef de l'Etat par le MPLA, dont il prend la présidence.
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