Les Angolais ont commencé à voter vendredi à 7h00 (06h00 GMT) pour élire leurs députés, un scrutin dont le grand favori est le parti du président José Eduardo dos Santos, au pouvoir depuis 33 ans, et dont la régularité est mise en doute par l'opposition.
Selon la nouvelle Constitution adoptée en 2010, le chef du parti vainqueur deviendra automatiquement président de la République pour cinq ans.
Quelque 9,7 millions d'électeurs sont inscrits pour le vote qui se déroule de 07H00 à 18H00 (06H00 à 17H00 GMT).Les premières tendances sont attendues au cours du week-end, avant des résultats définitifs la semaine prochaine.
C'est seulement la troisième élection depuis l'indépendance de l'Angola, ancienne colonie portugaise devenue indépendante en 1975.
Au bureau de vote du collège technique de Boa Vista, dans un quartier de bidonvilles près du port, les scrutateurs délégués par les partis ont voté les premiers, de façon à pouvoir prendre leur poste d'observation immédiatement.
Devant le bureau, une trentaine de personnes faisaient la queue à l'heure de l'ouverture, les premiers assurant être arrivés deux heures avant. "Je suis venu tôt car voter est important pour notre pays", a déclaré Abel Franscico Sibalanga, tandis qu'un autre autre électeur, Emmanuel Mpulenga, chômeur de 23 ans, affirmait: "Je suis venu voter parce que je veux voir du changement dans mon pays".
Dos Santos, président sortant et candidat du Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA), qui a fêté ses 70 ans mardi, a demandé aux Angolais de lui faire confiance pendant encore cinq ans, promettant de poursuivre la reconstruction d'un pays dévasté par une longue guerre civile qui a duré de 1975 à 2002.
Le MPLA, qui avait remporté 81% des suffrages lors du précédent scrutin en 2008, a été omniprésent dans les médias publics pendant la campagne.
A la tête du pays depuis bientôt 33 ans, dos Santos a fait de la présidence une institution toute puissante, dominant la vie politique et économique de l'Angola, devenu le deuxième producteur de pétrole d'Afrique derrière le Nigeria.
Sa famille, et notamment sa fille, s'est constituée un véritable empire industriel, investissant dans le même temps des milliards de dollars dans la reconstruction d'un pays dévasté par plus de 40 ans de guerre, contre le colon portugais puis entre mouvements de libération nationale jusqu'en 2002.
Pendant cette période, les forces armées du MPLA ont combattu les rebelles de l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (Unita), devenu le principal parti d'opposition après la mort de son leader historique Jonas Savimbi et la fin des combats.
Affaibli par sa défaite et ses divisions internes, l'Unita n'a rassemblé que 10% des suffrages lors des dernières élections législatives de 2008.
L'actuel président de l'Unita, Isaias Samakuva, 66 ans, est le principal adversaire du chef de l'Etat.Durant la campagne électorale, il a promis d'instaurer une véritable démocratie dans le pays, dénonçant jusqu'à la dernière minute le manque de transparence du processus électoral.
Redoutant une manipulation du vote par le pouvoir, l'Unita fait pression depuis janvier sur la Commission nationale électorale (CNE) pour faire corriger certaines irrégularités.Elle a obtenu gain de cause sur plusieurs points, comme l'abandon du vote à l'étranger et anticipé, mais certains griefs subsistent.
"Beaucoup d'Angolais ne trouvent pas leur nom sur les listes d'électeurs et, dans certains endroits, ces listes n'ont toujours pas été publiées", a souligné mercredi soir M. Samakuva lors de son meeting de fin de campagne, pointant également des failles dans le système de transmission des résultats.
En guise de réponse, la CNE a annoncé avoir accrédité plus de 90.000 scrutateurs issus de tous les partis politiques.
Un nouvel acteur a fait son apparition dans le jeu politique angolais en mars dernier, bousculant le traditionnel duel entre MPLA et Unita.Abel Chivukuvuku, un ancien cadre de l'Unita, a créé un nouveau parti d'opposition, appelé Casa et rassemblant des déçus des deux partis historiques ainsi que des figures de la société civile.
Rencontrant un grand succès chez les jeunes, il promet de résoudre le problème du chômage et d'améliorer les conditions de vie des Angolais, dont plus de la moitié vit en dessous du seuil de pauvreté.
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