Les Angolais ont commencé à voter vendredi dans le calme aux élections générales, qui devraient sans surprise reconduire le président Jose Eduardo dos Santos, déjà au pouvoir depuis 33 ans.
Malgré les risques de fraude dénoncés par l'opposition, les électeurs rencontrés par l'AFP à l'ouverture des urnes semblaient optimistes et confiants dans la possibilité de faire entendre leur voix.
"Je viens voter pour voir les choses changer en Angola.En 2008, j'ai donné ma voix à un parti mais rien n'a bougé.Alors cette année, je vais voter pour un autre candidat", confie David Mongo, 37 ans, venu voter en sortant de son service de nuit, dans la capitale Luanda.
Les quelques 9,7 millions d'Angolais appelés aux urnes élisent vendredi leurs députés.La Constitution prévoit que le chef du parti vainqueur devient automatiquement président de la République pour cinq ans.
Ce vote est historique pour l'Angola, où deux scrutins seulement avaient été organisés depuis l'indépendance de cette ancienne colonie portugaise en 1975. Les premières tendances sont attendues au cours du week-end, avant des résultats définitifs la semaine prochaine.
En province, le vote semblait avoir débuté sans anicroche: "Pour le moment le vote se déroule sans problème, les bureaux de vote ont ouvert à l'heure et les gens ont pu commencer à voter dans le calme", a déclaré Emanuel Malaquias, secrétaire en charge de l'information de l'Unita (principal parti d'opposition) à Huambo (sud), deuxième ville du pays.
"Nous attendons maintenant de savoir comment le vote se déroule dans les zones rurales de la province", a-t-il ajouté.
Dans la capitale, au bureau de vote du collège technique de Boa Vista, dans un quartier de bidonvilles près du port, les scrutateurs délégués par les partis ont voté les premiers, de façon à pouvoir prendre leur poste d'observation immédiatement. Un peu plus loin en ville, à la sortie d'un autre bureau, un électeur se plaignait du retard à l'ouverture."Le bureau de vote a ouvert avec une heure de retard et sans la liste des électeurs mais j'ai quand même pu voter", racontait Telmo Albano, 42 ans.
Jose Eduardo Dos Santos, président sortant et candidat du Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA), qui a fêté ses 70 ans mardi, a demandé aux Angolais de lui faire confiance pendant encore cinq ans, promettant de poursuivre la reconstruction d'un pays dévasté par une longue guerre civile qui a duré de 1975 à 2002.
"J'appelle tous les Angolais à exercer leur droit de vote, comme je viens de le faire, afin de développer notre démocratie", a-t-il déclaré après avoir voté dans la matinée à Luanda, se disant satisfait du déroulement du scrutin.
A la tête du pays depuis bientôt 33 ans, dos Santos a fait de la présidence une institution toute puissante, dominant la vie politique et économique de l'Angola, devenu le deuxième producteur de pétrole d'Afrique derrière le Nigeria.
Son principal adversaire, le président de l'Unita Isaias Samakuva, 66 ans, avait voté peu auparavant."Je suis content d'exercer mon devoir de citoyen malgré notre insatisfaction sur la transparence du processus", a-t-il lancé en glissant son bulletin dans l'urne.
Samakuva a promis d'instaurer une véritable démocratie dans le pays.Redoutant une manipulation du vote par le pouvoir, l'Unita fait pression depuis janvier sur la Commission nationale électorale pour faire corriger certaines irrégularités.Elle a obtenu gain de cause sur plusieurs points, comme l'abandon du vote à l'étranger et anticipé, mais certains griefs subsistent.
"Beaucoup d'Angolais ne trouvent pas leur nom sur les listes d'électeurs et, dans certains endroits, ces listes n'ont toujours pas été publiées", avait souligné mercredi soir M. Samakuva lors de son meeting de fin de campagne, pointant également des failles dans le système de transmission des résultats.
En guise de réponse, la Commission nationale électorale a annoncé avoir accrédité plus de 90.000 scrutateurs issus de tous les partis politiques.
Un nouvel acteur a fait son apparition dans le jeu politique angolais en mars dernier, bousculant le traditionnel duel entre MPLA et Unita.Abel Chivukuvuku, un ancien cadre de l'Unita, a créé un nouveau parti d'opposition rassemblant des déçus des deux partis historiques ainsi que des figures de la société civile.Populaire auprès des jeunes, le nouveau parti n'a cependant qu'une faible implantation.
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