La ministre rwandaise des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo a jugé lundi qu'il fallait du temps pour mettre en place une force neutre pour stabiliser l'est de la République démocratique du Congo (RDC) et que le sommet de Kampala sur le sujet avait apporté "d'importantes" avancées.
"On ne peut pas mettre une force en place en quelques semaines," a-t-elle estimé dans un entretien à l'AFP deux jours après un mini-sommet de la Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) dans la capitale ougandaise.
Le mini-sommet a énuméré quelques principes sur cette force qui serait déployée pour éradiquer les groupes armés actifs dans l'est chroniquement instable de la RDC: elle sera opérationnelle dans trois mois, sous mandat de l'Union africaine et de l'ONU.
Mais le mini-sommet a échoué à en définir les contours clairs - qui y participera ? comment fonctionnera-t-elle?
Parmi les groupes armés dans le collimateur de la CIRGL: la mutinerie du M23, qui s'est retournée au printemps contre l'armée congolaise et que le Rwanda est accusé de soutenir.Mais aussi d'autres mouvements comme les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), une rébellion hutu combattue par Kigali pour sa participation présumée au génocide du Rwanda en 1994 et qui commet des exactions contre les populations de la région depuis des années.
Parmi les avancées du sommet saluées par Kigali: un mandat "officiellement" donné, selon Mme Mushikiwabo, au président ougandais Yoweri Museveni pour "continuer les pourparlers" avec les parties au conflit en RDC, dont le M23.L'idée est de chercher une solution politique pour éviter un recours à la force.
La nouvelle flambée de violences dans l'est de la RDC a ravivé les tensions entre pays des Grands Lacs.
La semaine dernière encore, la RDC a accusé le Rwanda d'avoir profité d'un retrait officiel de soldats rwandais de la région, présents depuis 2009 pour une opération conjointe contre les FDLR, pour exfiltrer des forces spéciales qui opéraient selon elle avec le M23.
Le Rwanda dément tout soutien aux mutins et lundi, Mme Mushikiwabo a de nouveau jugé rejeté les accusations congolaises.
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