Les négociateurs du conflit de la mine de platine de Marikana, l'un des plus violents de ces dernières années en Afrique du Sud, se sont séparés dans la nuit de lundi à mardi après avoir fait "beaucoup de progrès", selon un des médiateurs, Afzul Soobedaar.
"Nous avons fait beaucoup de progrès et sur cette base, les chances d'avoir une solution sont bien plus élevées qu'avant", a déclaré à des journalistes M. Soobedaar, membre de la commission d'arbitrage pour les conflits du travail, à l'issue de sept heures de discussions dont il n'a pas divulgué la teneur.
Pour la première fois, les représentants des salariés et de l'employeur, le groupe britannique Lonmin, sont décidés à conclure ces pourparlers qualifiés d'"éreintants" mais que les parties veulent désormais finaliser rapidement. "Il n'y a pas de date butoir mais les parties visent à essayer de terminer la négociation dans la semaine", a indiqué M. Soobedaar, précisant qu'il y avait "un engagement" en ce sens.
Les négociateurs doivent se retrouver à 12h30 (10h00) après un compte rendu des représentants des salariés aux mineurs en grève, prévu à 10h00 (8h00 GMT) dans un stade pour savoir s'ils acceptent ou non le résultat des discussions. Celles-ci se tiennent en terrain neutre, un lodge à une quinzaine de kilomètres de la mine qui accueille d'ordinaire les cadres et visiteurs de passage.
M.Soobedaar a confirmé que les grévistes considéraient désormais leur revendication de 12.500 rands mensuels (1.160 euros) comme négociable. "Ils ont mis une nouvelle demande sur la table", a-t-il dit, confirmant qu'elle était inférieure à 12.500 rands mensuels, sans donner de chiffre.
Lonmin avait de son côté fait un premier pas jeudi en acceptant de discuter d'un additif au dernier accord salarial.
Le syndicat non représentatif Amcu, qui a soutenu la grève illégale entamée le 10 août, a également été admis aux négociations.Il n'est cependant pas venu lundi."Nous ne savons pas pourquoi", a dit le médiateur.
Durant le week-end, la police était massivement intervenue autour de la mine pour confisquer les machettes et bâtons traditionnels dans les baraquements des mineurs et empêcher ces derniers de se rassembler, provoquant de nouveaux heurts.
Les augmentations proposées par Lonmin s'échelonnent de 821 à 1.875 rands brut selon la catégorie (75 à 173 euros), portant les salaires des mineurs de base à 9.500 rands brut et 12.833 rands brut pour les chefs d'équipe.
Les foreurs, à l'initiative du mouvement, passeraient à 10.938 rands brut soit environ 20% de hausse, selon les documents de la direction.
D'autres mines de la région sont fortement perturbées depuis que les foreurs de Lonmin ont cessé le travail pour réclamer de fortes augmentations.
Les tensions se sont exacerbées après la fusillade du 16 août, au cours de laquelle la police a abattu 34 grévistes.
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