Le groupe britannique Lonmin tentait mardi de débloquer la grève qui paralyse sa mine de platine de Marikana (nord) depuis plus de cinq semaines en offrant aux grévistes une prime de 140 euros en plus des augmentations de salaires déjà proposées.
Ce conflit, exacerbé par la mort de 34 grévistes tués par la police le 16 août, a enflammé la "ceinture de platine" de la région de Rustenburg (nord), provoquant grèves et arrêts de production de plusieurs géants du secteur.
Inquiet des conséquences pour l'économie nationale, le gouvernement a procédé à de massives opérations de maintien de l'ordre ce week-end, et exhorté les partenaires sociaux à trouver au plus vite des accords.
Mardi matin, des milliers d'employés de Lonmin se sont rassemblés dans un stade, hors de la présence des médias, pour prendre connaissance des ultimes propositions de la direction.Ils avaient entre les mains des feuilles au logo de Lonmin, précisant l'offre.
La grille de salaires détaillée dans ce document prévoit une hausse de 1.875 rands (173 euros) mensuels, ce qui porterait la plupart des salaires à plus de 9.000 rands (830 euros).
En lettre rouges au bas de la feuille était imprimée la phrase suivante: "Prime unique de 1.500 rands (140 euros, ndlr) SI cette offre est acceptée ET si le travail reprend mercredi 19 septembre".La proposition faite par Lonmin n'inclut pas les primes mais le salaire de base brut, plus l'allocation logement et la couverture médicale.
Les mineurs se sont dispersés vers midi (10H00 GMT) mais la police a empêché les médias de les approcher.
La porte-parole de Lonmin Sue Vey a indiqué qu'elle n'avait aucune information sur la réaction des mineurs à l'offre de la direction.Une source proche des négociations a indiqué sous couvert de l'anonymat qu'ils l'avaient rejetée.
Les négociateurs devaient se retrouver après cette assemblée générale.
Le conflit salarial de Marikana avait débuté le 10 août par une grève sauvage de 3.000 foreurs (sur 28.000 salariés de ce site d'extraction de platine, sans compter les sous-traitants), qui réclamaient une augmentation à hauteur de 12.500 rands.Ce conflit a d'abord fait 10 morts dans des affrontements intersyndicaux, entre le 10 et le 12 août.
Le 16 août, la police a tiré sur des mineurs munis d'armes traditionnelles, faisant 34 morts, plongeant l'Afrique du Sud en état de choc et provoquant la contagion du mouvement social à d'autres mines.
Trois jours après l'annonce par le gouvernement de son intention de rétablir l'Etat de droit dans la région, le président Jacob Zuma avait appelé lundi employeurs et grévistes à s'entendre au plus vite.
"Nous pressons les salariés et leurs employeurs de trouver une solution sans tarder davantage compte tenu de l'impact (du conflit, ndlr) sur l'économie", avait lancé M. Zuma à l'ouverture du congrès du Cosatu, la grande confédération des syndicats sud-africains, alliée du pouvoir.
"Nous ne pouvons pas nous permettre une récession", avait-il souligné, avant d'énumérer les dégâts que la crise du secteur a déjà infligé à la première économie d'Afrique.
Par ailleurs, le numéro un mondial du platine Amplats, filiale du géant minier Anglo American, a rouvert mardi les cinq sites de la région qu'il avait fermés le 12 septembre.Sa porte-parole Mpumi Sithole n'était toutefois pas en mesure de préciser si les mineurs étaient revenus travailler en nombre.
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