Gabon: le dernier Premier ministre d'Omar Bongo attaque le président Ali Bongo

Le dernier premier ministre d'Omar Bongo, Jean Eyeghe Ndong, passé dans l'opposition au décès de l'ancien président et membre du parti dissous de l'Union nationale, a attaqué durement mercredi le président Ali Bongo, réclamant à nouveau une "conférence nationale souveraine".

Depuis plusieurs semaines, l'opposition réclame la tenue d'une conférence nationale qui réunirait les partis de l'opposition, le pouvoir et des représentants de la société civile -- à l'image de celle qui avait donné naissance au multipartisme en 1990 -- afin d'élaborer une nouvelle Constitution et d'organiser la tenue d'élections générales.

Le président Ali Bongo l'a refusé à plusieurs reprises, estimant que ses adversaires veulent "perpétrer un véritable coup d'Etat constitutionnel".

M. Eyeghe Ndong a appelé "Ali Bongo à se ressaisir et à ne pas prêter oreille aux faucons qui creusent sa tombe"."Ali Bongo s'est drapé d'un costume mal taillé de donneurs de leçons au lieu de disserter sur le grave de problème de l'heure: le crise multiforme qui sévit dans notre pays", a-t-il lancé.

"Que l'on ne dise pas que la douloureuse page de l'élection de 2009 est définitivement tournée dès lors que cette page de triste mémoire est le point de départ du mal qui frappe notre pays", a déclaré M. Eyeghe Ndong.

L'ancien Premier ministre de janvier 2006 à juillet 2009 a aussi dénoncé les "injustices et la corruption (...) l'inégalité des Gabonais devant le système de santé, le problème crucial du logement, le niveau et la qualité du système éducatif, le chômage notamment des jeunes, la délinquance", admettant toutefois qu'ils n'étaient pas "seulement du fait" d'Ali Bongo.

M. Eyeghe Ndong est un des vice-présidents de l'Union nationale du principal opposant gabonais, André Mba Obame, qui revendique la victoire à la présidentielle de 2009, officiellement remporté par Ali Bongo, fils d'Omar Bongo.Depuis son retour au pays en août après 14 mois de convalescence à l'étranger, l'opposition réclame la tenue d'une conférence nationale souveraine dans le but avoué de faire partir Ali Bongo du pouvoir.