D'influents juges ont apporté leur soutien au procureur général égyptien qui refuse de quitter son poste après avoir été limogé par le président Mohamed Morsi, rapportaient vendredi les médias officiels, relançant la lutte de pouvoir entre pouvoirs exécutif et judiciaire.
Le procureur général Abdel Meguid Mahmoud a déclaré jeudi qu'il restait à son poste, affirmant que "selon la loi, un membre du corps judiciaire ne peut pas être démis par le pouvoir exécutif".
Le chef de l'Etat, issu de la confrérie des Frères musulmans, a décidé de nommer M. Mahmoud ambassadeur au Vatican, au lendemain de l'acquittement de figures du régime de Hosni Moubarak, soupçonnées d'implication dans la mort de manifestants pendant la révolte qui a provoqué la chute de l'ancien président.
Cette décision est un nouvel épisode dans l'épreuve de force entre les juges nommés sous Moubarak et M. Morsi, qui a tenté en vain de rétablir l'assemblée dominée par les islamistes mais dissoute à la suite d'une décision de justice.
L'institution judiciaire s'est rangée aux côtés de M. Mahmoud au nom de "la souveraineté de la Loi et du principe de séparation des pouvoirs", a expliqué Ahmed al-Zind, à la tête du Club des juges, selon des propos rapportés par le quotidien gouvernemental Al-Ahram.
Les juges doivent tenir une réunion d'urgence pour "faire face à la crise actuelle", a-t-il ajouté.
Le groupe de M. Zind s'était vivement opposé à l'élection en juin de M. Morsi, qui avait appelé à rejuger M. Moubarak et les responsables de son régime pour la mort de près de 850 personnes lors du soulèvement de janvier-février 2011.
M. Moubarak et son ministre de l'Intérieur Habib al-Adly ont été condamnés à la prison à vie mais six hauts responsables de la sécurité ainsi que de nombreux policiers ont été acquittés.
Les Frères musulmans ont appelé à manifester vendredi pour réclamer que ces responsables soient rejugés, et leur formation politique, le parti de la liberté et de la justice (PLJ), a enjoint le procureur d'apporter des preuves supplémentaires pour un nouveau procès ou de démissionner.
Le rassemblement à l'appel des Frères musulmans coïncide avec une autre manifestation organisée par des militants laïques pour réclamer la formation d'une nouvelle commission constituante plus représentative, alors que la Haute cour administrative doit se prononcer mardi sur la légalité de la commission actuelle dominée par les islamistes.
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