Afrique du Sud: un accord met fin à la violente grève des routiers

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JOHANNESBURG (AFP) - (AFP)

Patronat et syndicats ont conclu un accord vendredi pour mettre un terme à la violente grève des transporteurs routiers sud-africains, qui pesait depuis près de trois semaines sur l'économie du pays, par ailleurs toujours perturbée par les conflits sociaux dans les mines.

"Nous sommes très, très contents d'annoncer qu'un règlement a été trouvé.Cet accord sur trois ans assure la stabilité de notre activité pour un long moment", a indiqué David Behrens, le médiateur en chef dans ce conflit social.

"Nous sommes conscient de l'énorme responsabilité qu'avaient les différentes parties pour s'assurer que l'économie sud-africaine ne souffre plus", a-t-il ajouté.

Si elle n'a pas asphyxié le pays, la grève a perturbé les livraisons dans différents secteurs: des rayons des supermarchés ont été dégarnis, certaines stations-service se sont retrouvées temporairement à sec, l'industrie automobile a manqué de pièces détachées, des médicaments ne sont pas parvenus aux hôpitaux...Des pays voisins comme le Zimbabwe et le Swaziland ont également été gênés.

Mais l'Afrique du Sud n'a pas été paralysée comme l'avaient menacé les syndicats, qui avaient par exemple juré de clouer au sol les avions à l'aéroport de Johannesburg faute de carburant.Selon Penwell Lunga le président de l'association des employeurs, les transporteurs routiers fonctionnaient de 70 à 80% de leur capacité mercredi.

La grève a coûté 1,2 milliard de rands (108 millions d'euros) par semaine au employeurs, a-t-il estimé.Soit en trois semaines 3,6 milliards.Il est encore trop tôt pour estimer les pertes pour le reste de l'économie.

Quant aux grévistes, ils ont perdu 271 millions de rands (24,3 millions d'euros) par semaine.

Ils réclamaient 12% d'augmentation de salaire par an --plus de deux fois l'inflation-- pour les deux années 2013 et 2014 sur lesquelles portait la négociation.

L'accord prévoit finalement des augmentations de salaires étalées sur trois ans, avec une progression des salaires de 10% en mars 2013, de 8% en mars 2014, de 0,25% en septembre 2014, et enfin de 9% en mars 2015.

"Cet accord nous convient bien.(...) Nous attendons des chauffeurs qu'ils reprennent le travail tout de suite", a déclaré le représentant du patronat Penwell Lunga.

"Officiellement, nous appelons aujourd'hui à la fin de la grève, parce que nous avons l'accord", a commenté June Dube, le président du principal syndicat du secteur, le Satawu --qui avait été le plus virulent dans la grève--, sans commenter plus avant le contenu de l'accord, en-deçà de ses exigences.

L'Afrique du Sud est également soulagée car la grève des routiers a été émaillée de nombreuses violences, notamment l'incendie et le caillassage de plusieurs dizaines de camions.Elle a fait un mort et plusieurs blessés.

Le secrétaire général du Satawu, Zenzo Mahlangu, a démenti à cet égard que ses membres aient pu s'en prendre aux non-grévistes.

"Il y avait aussi trois autres syndicats en grève, mais nous avons entendu que le Satawu avait été accusé de cette violence.Les employeurs savent que nous n'avons jamais incendié un seul camion!", s'est-il défendu.

La fin de la grève des routiers apporte une éclaircie, alors que l'Afrique du Sud traverse une grave crise sociale: une vague de grèves sauvages a fait plus de 50 morts depuis début août et inquiète sérieusement les investisseurs.

Si le conflit de la mine de platine de Marikana (nord) a été réglé, la contestation des structures syndicales en place et la revendication de salaires beaucoup plus élevés agitent toujours de nombreuses mines de platine, d'or et de fer.

Les fonctionnaires menacent également de se mettre en grève.

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