RDC: l'opposition profite du sommet de la Francophonie pour paraître

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RDC: l'opposition profite du sommet de la Francophonie pour paraître
KINSHASA (AFP) - (AFP)

A la veille de l'ouverture du sommet de la francophonie à Kinshasa, l'opposition congolaise espérait vendredi retrouver de la visibilité en manifestant dans les rues d'une capitale sous tension, et profiter de la venue de François Hollande, ouvertement critique à l'égard du pouvoir.

L'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti d'opposition historique, avait annoncé depuis longtemps son intention de manifester à l'occasion de ce sommet.

Mais les autorités de République démocratique du Congo (RDC) ont pris des mesures pour contrecarrer les projets de l'opposition.Jeudi soir la radio a annoncé inopinément que ce vendredi serait un jour férié et payé dans la ville.

Depuis plusieurs jours, la Garde républicaine a pris position sur les principales artères.Un large cordon a été mis en place autour du palais du Peuple où doit se tenir le sommet samedi et dimanche et devant lequel l'UDPS a annoncé un sit in.

Des camionnettes de la police, chargées d'hommes casqués et bottés, circulent dans les moindres ruelles environnantes.Un hélicoptère militaire survolait le quartier de Limete où habite le patron de l'UDPS, Etienne Tshisekedi, et où la police demandait aux militants de se disperser.

"Dans l'ensemble c'est très calme.Les autorités ont fait ce qu'il fallait pour ca: décréter un jour férié sans transport en commun et mettre des policiers partout", a déclaré a l'AFP l'officier de gendarmerie française Laurent lefebvre, de la cellule analyse des Nations unies.

Les opposants au président Joseph Kabila ont été encouragés par les déclarations du président français François Hollande.Avant de s'envoler pour son premier déplacement en Afrique, il avait estimé mardi que la situation en RDC était "tout à fait inacceptable sur le plan des droits, de la démocratie, et de la reconnaissance de l'opposition".

Une prise de position bien accueillie par l'opposition mais vivement rejetée par le gouvernement congolais.François Hollande lui-même a modéré son propos jeudi en affirmant tout de même que "des progrès" avaient été "accomplis".

Au siège de l'UDPS vendredi matin, avant l'heure prévue pour le départ de la manifestation, quelques dizaines de militants, dont de nombreuses femmes, patientaient en attendant qu'on leur donne le signal.

"La journée pour nous est une journée pour manifester entre autres parce qu'il n'y a pas de respect des droits de l'Homme, nous sommes étouffés à chaque fois.Nous voulons exposer nos doléances, manifester a la face du monde ce qui se passe.Notre chef (Etienne Tshisekedi) est séquestré, mis en quarantaine, étouffé", tempête l'un d'eux.

"François Hollande a bien parlé mais ca ne suffit pas de donner des bons discours comme ca pour après ne rien faire.Ce que nous voulons, nous Congolais, c'est la vérité des urnes!", exige un autre.

Le chef de l'UDPS, le vieil opposant Etienne Tshisekedi, était arrivé en deuxième position aux élections tenues fin 2011.Mais il avait contesté ce résultat et s'était auto-proclamé président.Samedi, il se rendra à une rencontre avec le président français, et a demandé aux militants de son parti de l'y accompagner.

Une vingtaine de chefs d'Etat sont attendus à ce sommet, rassemblement des pays qui ont le français en partage qui se tient tous les deux ans.

Outre les tensions internes, le sommet se déroule dans un pays fragilisé par les violences dans l'est du pays, provoquées depuis quelques mois par le Mouvement du 23 mars (M23), né d'une mutinerie d'officiers tutsi soutenus, selon l'ONU, par le Rwanda voisin.

"Je n'accepte pas que les frontières de ce grand pays puissent être mises en cause par des agressions venant de l'extérieur", a affirmé jeudi François Hollande.

L'autre sujet chaud du sommet devrait être le Mali, autre pays de la Francophonie, dont la partie nord est contrôlée par des groupes islamistes alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).La France pousse les Africains à se lancer dans une opération militaire pour aider les autorités de Bamako à reconquérir ces territoires, et elle se dit prête à fournir une aide logistique.

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