Le sommet de la Francophonie s'ouvre à Kinshasa

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KINSHASA (AFP) - (AFP)

Le 14e sommet de la Francophonie  s'est ouvert samedi à Kinshasa, en présence d'une quinzaine de dirigeants étrangers acccueillis par le président congolais Joseph Kabila.

Une immense clameur et un tonnerre d'applaudissements ont salué l'arrivée du président Joseph Kabila, portant costume sombre et cravate rouge, placé au côté du président français François Hollande.

 Le chef de l'Etat, dont le régime est vivement critiqué pour ses violations des droits de l'homme, devait prononcer le premier discours, suivi notamment de ceux du président français François Hollande et de celui du secrétaire général de la Francophonie Abdou Diouf.

 Les dirigeants africains forment l'essentiel des participants à ce sommet qui va célébrer, durant deux jours, l'apport essentiel de l'Afrique à la Francophonie.Selon les projections de l'organisation, les Africains pourraient représenter, en 2050, 85% des 715 millions de francophones dans le monde.

Le président français François Hollande, arrivé samedi matin à Kinshasa en provenance de Dakar, avait commencé sa journée par un entretien avec le président Joseph Kabila, à la tête du pays depuis l'assassinat de son père Laurent Désiré en 2001, et réélu fin 2011 à l'issue d'un scrutin marqué par de nombreuses fraudes.Le président français devait aussi rencontrer l'opposant historique Etienne Tsishekedi, 79 ans, qui, depuis le scrutin contesté de 2011, se présente comme le président élu.

Kinshasa, ville tentaculaire où la majorité des habitants survit dans une pauvreté extrême, était quadrillée samedi par la police qui n'entend tolérer aucun regroupement de l'opposition. Le calme régnait cependant dans la capitale, où de de petits groupes d'opposants ont été dipsersés par la police samedi matin tout comme dans la deuxième ville du pays, Lubumbashi (sud-est).

Le sommet de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a pour thème: "Francophonie, enjeux environnementaux et économiques face à la bonne gouvernance".

Mais deux sujets devraient dominer, samedi, les débats à huis clos: le conflit qui oppose l'armée congolaise à des rebelles dans l'Est de la RDC et l'occupation du Nord du Mali par des groupes islamistes armés.

Malgré les critiques après son élection controversée en 2011, Joseph Kabila a toutefois réussi à obtenir la présence du président français François Hollande.Les deux hommes se sont entretenus en tête à tête dans la matinée. Avant même son arrivée samedi, le président français François Hollande avait affirmé que la situation était "tout à fait inacceptable sur le plan des droits, de la démocratie, et de la reconnaissance de l'opposition" en RDC et qu'il comptait en parler au chef de l'Etat congolais.

Kinshasa avait aussitôt répondu que ce jugement ne correspondait "à aucune réalité".

De son côté, la Belgique -ancienne puissance coloniale - a envoyé son chef de la diplomatie, le Premier ministre ayant décliné. Le Premier ministre du Québec, Pauline Marois, qui a tenu à faire le déplacement à Kinshasa pour soutenir la francophonie a toutefois déclaré ne pas vouloir rencontrer M. Kabila, notamment pour dénoncer "les malversations qui se sont passées autour de l'élection de 2011".

La situation dans l'est de la RDC et dans le Nord-mali sera au coeur des échanges lors du sommet: la région des Grands Lacs peine à trouver une issue au conflit opposant l'armée congolaise aux rebelles du M23 (mouvement composé de mutins) dans l'Est congolais frontalier du Rwanda - riche en minérais comme le coltan et l'étain.

"Il ne faut pas laisser l'impunité régner à l'égard de ces dirigeants du M23, mais aussi condamner tout soutien extérieur" à cette rébellion, a déclaré vendredi à Kinshasa le vice-Premier ministre belge en charge des Affaires étrangères, Didier Reynders, alors que le Rwanda est accusé par l'ONU de soutenir militairement les rebelles.

Le secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Abdou Diouf, a tenté jusqu'au bout de convaincre le président rwandais Paul Kagamé de venir à Kinshasa, mais ce dernier a décliné et il est finalement représenté par sa ministre des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo.

"Le Rwanda n'a jamais refusé de jouer un rôle pour que la paix revienne à l'Est de la RDC.Ce que le Rwanda refuse, c'est qu'on essaie de simplifier un conflit intra congolais, qu'on essaie de l'étendre à la région et surtout d'impliquer le Rwanda négativement.Ca, on ne va jamais l'accepter.Nous avons autant besoin de paix que le Congo", a déclaré Mme Mushikiwabo sur RFI, samedi matin.

Le sommet de Kinshasa doit aussi être l'occasion d'adopter une résolution sur le Nord-Mali, contrôlé depuis six mois par des groupes islamistes armés.Appuyant le projet d'une intervention panafricaine, Abdou Diouf, prône "une solution militaire bien préparée".

L'ONU vient d'adopter une résolution, proposée notamment par la France, préparant le déploiement d'une force internationale dans le nord du Mali, qui donne 45 jours aux pays ouest-africains pour préciser leurs plans.

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