Centrafrique: combats entre armée et rebelles à Birao, principale ville du Nord

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BANGUI (AFP)

 Des combats entre l'armée et des forces rebelles se sont produits lundi matin à Birao, la principale ville du nord de la Centrafrique actuellement engagée dans un processus de paix et qui doit organiser cette année des élections présidentielle et législatives.

L'attaque, dont les auteurs n'ont pas été clairement identifiés, est survenue alors que les autorités de Bangui, les ex-rebelles et leurs partenaires ont lancé la semaine dernière à Paoua (nord-ouest), la vérification des listes des ex-combattants en vue de leur démobilisation, de leur désarmement et de leur réinsertion (DDR), dans le cadre d'un précaire processus de paix initié en 2009.

Initialement prévues fin avril, les élections ont été repoussées à deux reprises, l'opposition estimant que toutes les conditions requises n'étaient pas garanties, notamment la sécurité.

La commission électorale a proposé de fixer le scrutin au 24 octobre, mais cette date n'a pas encore été entérinée par le président François Bozizé, candidat à sa réélection.

La base des Forces armées centrafricaines (Faca), située en périphérie de la ville de Birao, a été attaquée lundi à l'aube.

"La situation est normalisée", a affirmé en fin de matinée une source du haut commandement militaire à Bangui sous couvert de l'anonymat."Les éléments des forces armées centrafricaines contrôlent en ce moment la ville de Birao".

Aucun bilan n'était encore disponible lundi après-midi et des incertitudes demeuraient sur les auteurs de l'attaque.

Le commandant Abdoulaye Hissène, chef militaire sur le terrain de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) a affirmé lundi matin à l'AFP que l'attaque était l'oeuvre de son mouvement: "Nous avons pris la ville de Birao vers 04H30 du matin (03H30 GMT).Les combats ont commencé vers 04H00.Les opérations étaient dirigées par le commandant Issa Israël de la CPJP".

Toutefois, Birao se trouve à environ 250 km au nord-ouest de Ndélé, secteur où est active la CPJP, mouvement rebelle créé par l'ex-ministre Charles Massi donné pour mort depuis janvier et qui n'a pas intégré les accord de paix.Le commandant Hissène n'était pas joignable lundi après-midi.

L'armée affirme que l'attaque est l'oeuvre des dissidents d'une ex-rébellion qui a signé des accords de paix avec le gouvernement, le Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice (MLCJ) du capitane Abacar Sabone.

"Ces éléments incontrôlés (du MLCJ) ont voulu protester contre le non-paiement de leur prime globale d'alimentation par les autorités de Bangui.Ce mécontentement était dans l'air depuis quelques jours déjà", a ajouté la source du haut commandement à Bangui.

Les combattants démobilisés dans le cadre des accords de paix touchent une prime d'alimentation en attendant que le processus de DDR aille à son terme.La gestion et le paiement de ces primes ont donné lieu à de nombreux différends.

"Selon mes informations, les assaillants ont été repoussés par l'armée", a quant à lui affirmé à l'AFP Djarnib Grebaye, membre de l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), qui a intégré les accords de paix et dont la base est à Tiringoulou, à 60 km au sud de Birao.

Outre la base des forces centrafricaines, Birao accueille 300 hommes environ de la Mission des Nations unies en République centrafricaine et au Tchad (Minurcat) ainsi que plusieurs antennes d'ONG venant en aide aux milliers de déplacés et réfugiés de la région, située au sud du Darfour, province de l'ouest du Soudan déchirée par une guerre civile.Birao est un important carrefour commerçant dans la zone des trois frontières (Tchad-Centrafrique-Soudan).

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