Le Parlement soudanais a approuvé mercredi à la quasi-unanimité les accords signés en septembre avec le Soudan du Sud sur le pétrole et la sécurité, salués par les présidents des deux pays comme mettant fin aux tensions.
"Après les discussions, le sentiment général de l'Assemblée, c'est d'approuver ces accords", a déclaré le président du Parlement Ahmed Ibrahim al-Tahir aux députés juste avant le vote.
Environ la moitié des 350 députés étaient présents pour le vote, dont deux seulement ont voté contre les accords.
Ces accord ont été conclus le 27 septembre par les présidents Omar el-Béchir du Soudan et Salva Kiir du Soudan du Sud, après des heurts entre les deux voisins le long de leur frontière au printemps, qui avaient laissé craindre un conflit ouvert.
Le Conseil de sécurité de l'ONU avait ordonné un cessez-le-feu et le règlement des questions non résolues, sous la médiation de l'Union africaine.
"Nous avons reçu une réaction positive de la communauté internationale, qui considère que nous sommes un Etat responsable qui oeuvre pour le bien-être de son peuple", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Ali Karti devant les députés.Il a fustigé les critiques de la presse à propos des accords.
La série d'accords conclu le 27 septembre à Addis Abeba portent sur la sécurité et le pétrole notamment, l'un des contentieux les plus épineux.
Le Soudan du Sud, qui a hérité de 75% des réserves de brut du Soudan d'avant la sécession mais dépend pour l'exporter des infrastructures du Nord, avait stoppé en janvier sa production, furieux que Khartoum ait prélevé de son brut pour se payer, faute d'accord alors sur le montant des droits de passage.
L'accord ouvre la voie à la reprise de la production pétrolière du Soudan du Sud, dont l'arrêt depuis janvier a mis à genoux les économies des deux pays.
Il règle notamment la question des redevances de passage du brut sud-soudanais par les oléoducs du Nord.
"Aujourd'hui est un grand jour dans l'histoire de notre région et en particulier du Soudan et du Soudan du Sud; nous assistons à la signature de l'accord de coopération qui met un terme à un long conflit entre nos deux pays", avait déclaré Salva Kiir à l'issue de la cérémonie de signature, en présence de son homologue soudanais Omar el-Béchir.
M. Béchir avait pour sa part assuré: "Nous sommes résolus à honorer ce que nous avons signé (....) au nom de la paix et de la stabilité de nos deux peuples".
Ces accords ne règlent toutefois pas d'autres questions délicates comme celle du statut de la zone contestée d'Abyei ou de la démarcation de leur frontière.
Ces questions n'avaient pas été résolues par l'accord "global" de paix conclu en 2005, qui a mis fin à des décennies de guerres civiles entre rebelles du Sud et gouvernement de Khartoum et a débouché sur l'indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011.
Les tensions entre les deux pays autour de ces sujets ont dégénéré entre mars et mai en combats frontaliers entre leurs deux armées, les plus intenses depuis la partition du Soudan.
Parmi les accords ratifiés, un "accord sur des mesures de sécurité" à la frontière entre Soudan et Soudan du Sud, dont le tracé n'est pas finalisé, prévoit la mise en place d'un "mécanisme politique et de sécurité conjoint" et d'une "zone frontalière démilitarisée en cours d'activation".
Cette zone-tampon, large de dix kilomètres de part et d'autre de l'actuelle "ligne de contrôle", vise à éviter toute reprise des graves affrontements frontaliers du printemps, mais aussi à couper les lignes d'approvisionnement des groupes rebelles actifs dans les régions soudanaises du Kordofan-Sud et du Nil-Bleu, que Khartoum accuse Juba de soutenir.
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