Le président sud-africain Jacob Zuma et son homologue congolais Joseph Kabila ont condamné mardi "les forces impliquées dans la déstabilisation" de la République démocratique du Congo (RDC) dont l'est est en proie depuis mai une rébellion armée.
Les deux chefs d'Etat ont saisi l'occasion de la visite de M. Kabila en Afrique du Sud "pour étudier à fond l'instabilité persistante dans l'est de la RDC" et "à cet égard, les deux dirigeants ont condamné de la manière la plus ferme les forces impliquées dans la déstabilisation d'un Etat souverain et ont demandé la cessation immédiate de leurs activités", selon un communiqué conjoint.
L'est de la RDC, région immensément riche en ressources naturelles et frontalière du Rwanda et de l'Ouganda, est le principal foyer de tensions régionales depuis la fin de la dictature du maréchal Mobutu en 1997.
Début mai, d'ex-rebelles intégrés à l'armée congolaise se sont mutinés et ils défient le pouvoir de Kinshasa.Selon un rapport d'experts des Nations Unies, l'Ouganda et le Rwanda les soutiennent, mais ces deux pays démentent.
M. Kabila, en visite en Afrique du Sud dans le cadre des échanges bilatéraux réguliers entre les deux pays, a aussi reçu l'assurance que Pretoria allait l'aider.
"Les deux président s'engagent avec leurs gouvernements respectifs à contribuer aux efforts régionaux visant à aider le gouvernement de RDC à relever ce défi", selon le communiqué lu à la presse qui n'a pas pu poser de questions.
Les relations entre les deux pays, visiblement au beau fixe, ont été qualifiées de "particulières et chaleureuses", ce dont se plaint la diaspora congolaise en Afrique du Sud, hostile à M. Kabila, qui accuse Pretoria de collusion au service de ses propres intérêts économiques.
Dans un aparté à l'AFP, le ministre congolais des Affaires étrangères Raymond Tshibanda a souligné que la position sud-africaine "n'était que normale" car "c'est la première réunion bilatérale depuis que tout ceci (les troubles dans l'est, ndlr) a commencé".
"Cela reste conforme à la position de la SADC", l'organisation régionale des pays d'Afrique australe dont la RDC fait partie, a-t-il dit.Celle ci avait condamné les violences et directement mis en cause la participation du Rwanda dans le conflit, lors de son dernier sommet en août.
Interrogé pour savoir si l'Afrique du Sud joindrait le geste à la parole, le ministre a répondu "bien sûr", tout en ajoutant "il faut laisser du temps au temps", et sans donner de détail.
L'Afrique du Sud est un "partenaire privilégié" dans la formation de policiers et de militaires congolais, avec notamment des instructeurs sur le terrain, selon M. Tshibanda.
La visite de M. Kabila a permis aussi la signature d'un accord de coopération entre les groupes sud-africain PetroSA et congolais Cohydro.
Le volet énergie ne s'arrête cependant pas à ce projet de prospection et production pétrolière ou gazière conjointe en RDC.
M. Tshibanda a précisé à l'AFP que le dossier du projet de barrage Inga III sur le fleuve Congo avait été évoqué, affirmant qu'"il avait été décidé d'accélérer" la marche vers cet ouvrage coûteux qui pourrait produire 4.300 MW (l'équivalent de 4 réacteurs nucléaires) d'ici 2020, dans un pays notoirement déficitaire en accès à l'électricité.Il n'a toutefois pas donné de calendrier.
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