Trente-et-un policiers ont été tués samedi dans une embuscade sans précédent dans le nord du Kenya alors qu'ils poursuivaient des voleurs de bétail, selon un nouveau bilan rendu public lundi par la police.
Le précédent bilan dimanche était de 26 policiers tués dans cette fusillade, survenue sur le territoire de la localité de Baragoi, dans le nord aride du pays essentiellement peuplé d'éleveurs nomades.
"De nouveaux corps ont été retrouvés ce (lundi) matin, et le nombre de policiers tués est de 31", a déclaré à l'AFP à Nairobi le porte-parole de la police kényane, Eric Kiraithe. Les corps des policiers devaient être ramenés lundi dans la journée à Nairobi par avion.
L'embuscade dans laquelle sont tombés les policiers illustre l'escalade de la violence dans le nord du Kenya, où les vols de bétail et règlements de compte entre communautés nomades rivales font chaque année des dizaines de morts.
Les policiers avaient en l'occurrence été envoyés à la poursuite d'une bande de voleurs de bétail, déjà soupçonnés d'avoir tué 13 personnes et d'en avoir blessé trois autres au cours d'un précédent vol dans cette région, le 30 octobre. Les membres des forces de l'ordre ont essuyé les tirs des bandits, supérieurement armés, et les affrontements se sont poursuivis dimanche selon les témoignages d'habitants.
Les voleurs de bétail présumés auraient utilisé des armes lourdes contre les policiers, selon ces témoignages.
La dissémination clandestine de plus en plus importante d'armes à feu, la raréfaction des points d'eau et des zones de paturage, qui exacerbent les conflits entre éleveurs, et enfin le sous-équipement flagrant des forces de police sur place, expliquent la dégradation de la sécurité dans cette région, selon les experts.
"Cet incident a révélé l'impéritie de nos forces de sécurité", a estimé lundi lors d'une conférence de presse à Nairobi, le président de la Commission parlementaire de la Sécurité, Wilfred Kaponi.
"Il est temps de prendre des mesures sérieuses afin de nous assurer que la police dispose de l'appareil adéquat pour s'occuper des criminels.Le fait que plus de 30 policiers aient été tués d'un seul coup soulève de graves inquiétudes", a-t-il poursuivi.
La police avait été sérieusement critiquée en août et septembre pour son incapacité à mettre fin à des massacres qui avaient fait plus de 100 morts entre communautés rivales dans la région du delta de la rivière Tana dans le sud-est du pays.
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