Afrique du Sud: le gouvernement au secours des ouvriers agricoles en grève

Le gouvernement sud-africain a volé au secours mercredi des travailleurs agricoles en grève depuis une dizaine de jours dans l'arrière-pays du Cap (sud), la ministre de l'Agriculture Tina Joemat-Petterson jugeant leurs salaires "insuffisants" et exigeant leur renégociation.

Plusieurs milliers de travailleurs des riches exploitations fruitières et viticoles de la région de De Doorns, à 140 kilomètres au nord-est du Cap, réclament un doublement de leur rémunération à 150 rands (13,50 euros) par jour.

La plupart gagnent entre 69 et 75 rands par jour, et les employeurs refusent d'aller au-delà de 80 rands (7,20 euros) par jour.

Inquiète de la tournure violente prise par la grève, et après plusieurs rounds de négociations infructueux, la ministre de l'Agriculture réclame désormais l'intervention du ministère du Travail.

Mme Joemat-Petterson veut une renégociation anticipée du salaire agricole de base, a indiqué à l'AFP sa porte-parole Palesa Mokomela.

"Cela pose problème de payer quelqu'un 70 rands par jour.Ce n'est pas assez si on déduit l'argent du loyer, de l'eau, de l'électricité, de l'école des enfants alors qu'ils travaillent dès 5h00 ou 6h00 du matin et jusque très tard", a déclaré la porte-parole.

Sans compter "que leurs conditions de vie, de logement, d'accès à l'eau potable, ne sont pas décentes" a-t-elle ajouté."Pour la ministre, il est clair que la dignité humaine et le droit des gens ne peuvent pas passer après les profits".

Le salaire minimum agricole est fixé par le ministère du Travail.Il est révisé chaque année, mais en principe pas avant le mois de mars, et il dépend des recommandations d'une commission où siègent salariés et employeurs.

"Même s'il y a un accord pour changer les conditions dans le secteur, cela ne se fera pas en une nuit", a souligné Musi Zondi, porte-parole de la ministre du Travail.

Depuis le début du conflit, qui n'est pas sans rappeler celui qui a fait une soixantaine de morts dans les mines depuis août, de nombreux heurts se sont produits, opposant les ouvriers agricoles à la police.

Selon Mme Mokomela, il y a eu 16 arrestations et une demie-douzaine de propriétés agricoles incendiées dans cette région, politiquement aux mains du principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique.