Les combats ont repris samedi matin entre l'armée et la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) à Kibumba, une localité de l'est de la République démocratique du Congo, alors que la Mission de l'ONU a été placée en état "d'alerte élevée".
Les combats ont commencé à l'aube dans la même zone où des affrontements avaient déjà opposé jeudi les belligérants, poussant plus de 7.000 personnes à regagner le camp de déplacés de Kanyarucinya, à une dizaine de kilomètres de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu.
Une fois encore, l'armée et le M23 s'accusent mutuellement d'avoir déclenché les hostilités qui fissurent un peu plus la trêve relative observée depuis août.
Des hostilités qui ont commencé dès vendredi, selon l'armée."Le M23 nous a attaqués vers 17h00 (15h00 GMT), on les a repoussés, et on avait l'ordre de ne pas les poursuivre", a affirmé samedi matin le lieutenant-colonel Olivier Hamuli, porte-parole de l'armée pour le Nord-Kivu.
Une fédération d'ONG, la Société civile du Nord-Kivu, a relayé la même information dans un communiqué, se disant "indignée"."Chaque fois que l'armée régulière a l'avantage sur l'ennemi, des ordres tombent du haut-commandement pour exiger la cessation des hostilités", écrit Omar Kavota, son porte-parole.
La reprise des combats samedi a apparemment surpris l'armée."Nous avons fait un repli stratégique jusqu'aux antennes de communication de Kibumba pour réorganiser les troupes" avant de repartir pour attaquer, a expliqué dans la matinée un officier supérieur qui participe aux combats.
"Il y a eu des combats très tôt matin dans nos positions", a déclaré de son côté le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole militaire du M23, samedi à l'AFP.Les FARDC (Forces armées de RDC - armée régulière) sont venues nous attaquer avec des hélicoptères, des chars de combat."
"Le M23, du coup, a fait aussi offensive et il a repoussé l'ennemi.Nous avons pris le siège administratif (du territoire) de Nyiaragongo", a-t-il affirmé, expliquant que l'armée attaquait sur plusieurs axes mais que les rebelles "repoussent l'ennemi vers la route qui mène à Goma".
Le M23 est surtout formé d' anciens rebelles qui, après avoir été intégrés en 2009 dans l'armée, se sont mutinés en avril dernier et combattent depuis l'armée régulière dans la région du Kivu.Deux pays voisins, le Rwanda et l'Ouganda, sont accusés par l'ONU de soutenir les rebelles, ce qu'ils démentent.
L'officier supérieur loyaliste a confirmé que les troupes régulières étaient "appuyées par des hélicoptères des FARDC et que même les blindés sont engagés dans les combats, violents".
Vendredi, la Mission de l'ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco) a été placée en état "d'alerte élevée", avec des hélicoptères prêts à être utilisés.Des "équipes de réaction rapide" au sein des Casques bleus ont aussi été déployées dans des lieux clés autour de Goma, en particulier près de l'aéroport.
Craignant de nouveaux combats, des habitants ont profité de l'accalmie vendredi pour se rendre au camp de Kanyarucinya.Samedi, l'armée a demandé aux populations proches de Kibumba de descendre vers Goma, que le M23 a plusieurs fois menacé de prendre, tout en assurant que ce n'était pas sa priorité.
Mais des habitants de Nyiaragongo sont "bloqués dans leur maison", tandis que "tout le personnel administratif de l'Etat qui n'était pas juste au niveau de Nyiaragongo est parti déjà", a déclaré à l'AFP un responsable de la Société civile du Nord-Kivu, affirmant que des troupes rwandaises soutiennent le M23.
Jeudi, Kinshasa avait affirmé que "51 corps portant des uniformes de l'armée rwandaise ont été ramassés" au terme des combats, mais Kigali a dénoncé vendredi une "vieille technique de propagande facile pour tenter d'entraîner le Rwanda dans leur désordre".
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