Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault se rend au Maroc mercredi et jeudi pour une visite destinée à "donner un nouvel élan" aux relations entre Paris et Rabat qui comprendra la signature d'accords portant sur 300 millions d'euros, à une semaine du voyage de François Hollande en Algérie.
Cette rencontre revêt cette année "une dimension particulière, puisque c'est la première fois que le nouveau gouvernement français rencontre le gouvernement marocain issu des urnes lui aussi dans le courant de l'année 2012", explique-t-on à Matignon .
Pour son troisième voyage officiel, après l'Asie du Sud-Est (Singapour et Philippines) et l'Allemagne, le Premier ministre sera accompagné d'une dizaine de ministres, dont Manuel Valls (Intérieur), Arnaud Montebourg (Redressement productif), Najat Vallaud-Belkacem (porte-parole, Droits des femmes) ou encore Christiane Taubira (Justice).
Laurent Fabius (Affaires étrangères), qui participe mercredi à Marrakech à la réunion du groupe des "Amis du peuple syrien", les rejoindra au cours de la visite.
Lors de ces deux jours, M. Ayrault sera reçu en audience par le roi Mohammed VI et par son homologue Abdelilah Benkiran.
Il participera jeudi à la "rencontre de haut-niveau" entre les deux gouvernements, la onzième depuis que ces séminaires inter-gouvernementaux, instaurés en 1997, existent.Il s'agira de "réaffirmer un partenariat d'exception qui lie la France et le Maroc, de lui donner un nouvel élan", souligne-t-on dans l'entourage du Premier ministre.
A l'issue, sera prise une déclaration conjointe qui "structurera la relation bilatérale pour les deux ans à venir".Parmi de nombreux partenariats, l'accent sera mis sur l'enseignement supérieur et la formation professionnelle.
Ce voyage a aussi une dimension économique.Le Premier ministre se rendra, mercredi, à Casablanca, capitale économique du royaume (4 millions d'habitants) pour inaugurer, avec le roi Mohammed VI, le tramway, un projet mené par Alstom, Systra et la RATP.
"Pas de compétition" avec l'Algérie
M. Ayrault viendra aussi clôturer un forum économique entamé mercredi matin auquel participent entre 100 à 150 chefs d'entreprises françaises.
Au total, des contrats seront passés pour 300 millions d'euros, dont l'un dans le domaine des énergies renouvelables concernant EDF et portant sur l'attribution d'un parc éolien.
Trois autres contrats porteront sur la construction de la ligne à grande vitesse Tanger-Casablanca, tandis que quatre conventions seront signées dans le domaine bancaire, portant sur 280 millions de prêts.
Quelque 750 entreprises françaises sont présentes au Maroc, dont 36 du Cac 40. La France est le premier partenaire économique du Maroc mais n'a plus la place de premier partenaire commercial depuis cette année, l'Espagne étant passée devant.
Sur le plan diplomatique, ce voyage intervient à une semaine du premier voyage de François Hollande au Maghreb, en Algérie les 19 et 20 décembre.
Volonté de rééquilibrage ? "Il y a une coïncidence des dates entre les deux déplacements, mais qui n'est pas voulue", assure-t-on à Matignon, où l'on précise: "Ce n'est parce qu'on va avoir de bonnes relations avec l'Algérie qu'on va avoir de mauvaises relations avec le Maroc (...) Il n'y a pas de concours de beauté, pas de compétition".M. Hollande a promis au roi du Maroc qu'il se rendrait dans son pays début 2013.
Sur le plan intérieur, M. Ayrault sort de plusieurs semaines difficiles, essuyant de nombreuses critiques pour sa gestion des dossiers du futur aéroport à Notre-Dame des Landes (Loire-Atlantique) ou tout récemment, de Florange (Moselle).Selon un baromètre Ipsos-Le Point publié lundi, le Premier ministre perd cinq points, à 33% d'avis favorables.
A noter enfin que seront aussi du voyage le député UMP de la Haute-Marne Luc Chatel, la députée PS Elisabeth Guigou ou encore le sénateur EELV Jean-Vincent Placé.
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