Darfour: la CPI envisage de nouvelles poursuites pour crimes de guerre

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NEW YORK (Nations unies) (AFP) - (AFP)

La procureure de la Cour pénale internationale Fatou Bensouda a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité qu'elle envisageait de nouvelles poursuites contre des responsables soudanais pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis au Darfour.

"Mon bureau va examiner si des enquêtes et des demandes de mandats d'arrêt supplémentaires sont nécessaires pour traiter ces crimes qui se poursuivent", a-t-elle ajouté.

Elle a cité des attaques contre la Mission conjointe de l'ONU et de l'Union africaine au Darfour (Minuad), des obstacles mis à la fourniture de l'aide humanitaire et des "bombardements et autres attaques contre des populations civiles".

De tels agissements, a-t-elle souligné, "pourraient constituer des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité et un génocide".Ils sont similaires à ceux dont la Cour a déjà été saisie au Darfour et qui font déjà l'objet de cinq mandats d'arrêt, a-t-elle ajouté.

La CPI a lancé des mandats d'arrêts contre le président soudanais Omar el-Béchir et quatre autres hauts responsables soudanais dont le ministre de la défense Abdelrahim Mohammed Hussein sous l'accusation de crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis contre la population civile du Darfour, région de l'ouest du Soudan en proie depuis dix ans à une guerre civile.

"Les promesses des représentants du gouvernement soudanais de mener des initiatives de paix sont contredites par les activités sur le terrain qui montrent qu'ils considèrent toujours que commettre des crimes contre les civils est une solution aux problèmes du gouvernement (soudanais) au Darfour", a expliqué Mme Bensouda.

"Il est clair que le gouvernement soudanais n'est prêt ni à livrer les suspects (à la CPI) ni à les poursuivre pour leurs crimes", a-t-elle affirmé en déplorant l'incapacité du Conseil de sécurité à faire appliquer les mandats d'arrêt de la Cour.

Elle s'est demandé "combien de civils devront être tués, blessés ou déplacés pour que le Conseil soit incité à assumer ses responsabilités".

Dans un rapport écrit au Conseil, la procureure cite des "accusations d'attaques (..) contre des civils commis par le ministère de la Défense" soudanais ainsi que des soupçons "d'enrôlement d'enfants-soldats par le gouvernement et des mouvements rebelles".

Le rapport mentionne des tirs d'obus fin septembre sur la zone de Habasha (nord du Darfour), qui ont fait 60 morts civils, et des raids de miliciens pro-gouvernementaux contre un camp de déplacés à Zalingei le 9 juillet.Il estime aussi que de nombreux cas de violence sexuelle au Darfour ne sont pas signalés à cause de pressions des forces de sécurité soudanaises.

Le 2 octobre, quatre soldats nigérians de la Minuad avaient été tués et huit autres blessés à El-Geneina (ouest du Darfour), dans l'embuscade la plus meurtrière de l'histoire de la Minuad.En tout, 43 Casques bleus ont été tués au Darfour depuis le déploiement de la Minuad.

L'ambassadeur soudanais à l'ONU, Dafa-Alla Elhag Ali Osman, a rejeté les accusations de la CPI comme "infondées et en totale contradiction avec la réalité au Darfour".Il a accusé la Cour d'être "devenue un instrument au service de certains intérêts politiques".

Au moins 300.000 personnes selon l'ONU --10.000 selon le gouvernement-- ont été tuées depuis le début de la guerre du Darfour en 2003 entre des tribus non-arabes et le régime de Khartoum.

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