Soudan du Sud: coups de feu et violentes émeutes dans une ville de Wau

Des coups de feu et de violentes émeutes ont éclaté mercredi dans la ville sud-soudanaise de Wau (nord-ouest) au cours d'affrontements entre groupes ethniques rivaux, forçant de nombreux habitants à se réfugier auprès de la force de maintien de la paix de l'ONU, ont rapporté des témoins.

"Il y a tellement de coups de feu et tellement de maisons incendiées, je peux voir tellement de bâtiments pris par les flammes", a déclaré Bible Manding, un membre de la société civile présent à Wau, capitale de l'Etat sud-soudanais de Bahr el Ghazal occidental.

La ville avait déjà été le théâtre de violentes manifestations début décembre.Neuf manifestants avaient alors été tués par les forces de l'ordre sud-soudanaises.Depuis, les corps de six personnes, membres de la communauté Dinka, ont été retrouvés cette semaine dans la nature, à proximité de la ville.

"Je me cache (...) ça a tourné à (un affrontement) tribal," a poursuivi M. Manding, ajoutant que des Dinkas se battaient contre des membres d'autres ethnies.

Selon Kouider Zerrouk, porte-parole de la mission de l'ONU au Soudan du Sud (Minuss), a déclaré que "plus de 100 civils, principalement des femmes et des enfants, ont été autorisés à l'intérieur du camp de la Minuss".

Des Casques bleus ont été déployés pour patrouiller dans la ville, a-t-il ajouté.

Les premières manifestations avaient éclaté après l'annonce par les autorités locales que le siège de l'Etat régional du Bahr el Ghazal occidental serait transféré de Wau à Bagare, une petite ville voisine.

Des membres de la société civile accusent cependant des responsables du gouvernement local d'alimenter les tensions ethniques entre groupes rivaux.

Le jeune Soudan du Sud, qui a acquis son indépendance du Soudan en juillet 2011, est infesté d'armes à feu, issues de décennies de conflit civil entre une rébellion sudiste aujourd'hui au pouvoir à Juba et les autorités de Khartoum au Nord.

Les forces de sécurité sud-soudanaises sont aussi composées d'anciens rebelles.

La situation sécuritaire reste extrêment volatile dans le pays, régulièrement frappé par des affrontements entre groupes ethniques.