Au moins douze personnes ont été tuées et une trentaine blessées dans des violences ethniques mercredi dans la ville sud-soudanaise de Wau, a annoncé jeudi à l'AFP un médecin de l'hôpital de la ville, capitale de l'Etat du Bahr el Ghazal occidental (nord-ouest).
Plusieurs milliers de personnes étaient toujours réfugiées jeudi au siège local de la Mission de l'ONU au Soudan du Sud (Minuss), selon un porte-parole onusien.Mercredi, des milliers de jeunes Dinka avaient attaqué des membres de la tribu Balanda et incendié de nombreux commerces et maisons.
Les trois hôpitaux de la ville "ont fait état de 12 morts et plus de 30 blessés" au total, dans les violences de mercredi, a déclaré Marial Khoc, médecin à l'hôpital militaire de Wau.
Les corps portaient "divers types de blessures", a-t-il ajouté.
"Plusieurs milliers de civils sont toujours à notre base (de Wau) où leur sécurité est assurée", a déclaré jeudi Liam Mc Dowall, porte-parole de la Minuss.
Selon un travailleur humanitaire présent sur la base de l'ONU, ayant requis l'anonymat, "la situation est relativement calme mais les gens continuent d'avoir peur car la situation est imprévisible".
"Les patrouilles de l'ONU sont sorties ce matin et ont fait état d'une forte présence militaire en ville.Tous les magasins et les marchés sont fermés.Le gouvernement a appelé tout le monde à rester chez soi", a-t-il expliqué.
"La situation est désormais sous contrôle" à Wau, où des renforts de police ont été acheminés depuis Rumbek, capitale de l'Etat des Lacs, voisin du Bahr el Ghazal occidental, a affirmé jeudi à la presse à Juba le porte-parole du gouvernement sud-soudanais Barnaba Marial Benjamin.
L'ONG Oxfam a annoncé avoir fermé son "bureau à Wau et évacué (son) personnel expatrié de la zone", sans préciser leur nombre dans l'immédiat.
Des responsables de Wau se sont rendus sur la base de l'ONU pour enjoindre leurs administrés à rentrer chez eux, ce que les intéressés ont dans leur grande majorité refusé.
"Les gens disent qu'ils ne rentreront pas chez eux, pas avec les mêmes forces de sécurité", qu'elles accusent d'être à l'origine des violences pour avoir ouvert le feu sur une manifestation en décembre, et de n'avoir rien fait contre les groupes de jeunes assaillants mercredi, selon le travailleur humanitaire.
Selon M. Benjamin, l'origine des violences de mercredi remonte à cette manifestation.Début décembre, dix personnes avaient été tuées par les forces de sécurité sud-soudanaises lors de manifestations contre le projet de transfert du siège des autorités de l'Etat du Bahr el Ghazal de Wau vers Bagare, une petite ville voisine.
"Les familles des victimes se sont vengées" en enlevant "28 agriculteurs, autour de Wau", a expliqué M. Benjamin.Les corps de six d'entre eux avaient été retrouvés et ramenés dimanche à Wau "faisant monter la tension entre les communautés dans Wau, ce qui est supposé être la cause des violences" de mercredi, a-t-il ajouté.
Une commission réunissant des responsables militaires, du renseignement, des parlementaires et le vice-ministre de l'Information, s'est rendu à Wau pour enquêter, a-t-il également annoncé.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.